Enchanté...

pv Shelly Joyane

Oui, les beaux jours étaient bel et bien de retour. Le cauchemar d’automne dernier était loin derrière, et au fur et à mesure qu’il s’éloignait, les soucis devenait moindres. Dehors on pouvais admirer les paysages de printemps, les arbres et leurs feuilles nouvelles, baignés dans la belle lumière des premiers jours de Mai. Quoi de mieux que le chant des oiseaux pour vous remonter le morale, me diriez-vous. Pourtant la réponse est simple. TOUT! Surtout lorsque la chorale à lieu juste à côté de votre fenêtre aux premières lueurs du matin, en d’autres termes, six heures à peu près, pour ceux qui n’ont jamais eu à ce lever à cette heure ci.
*-Bonjour Edrick, bien dormis?*
«-Nan, mais si t’avais dis à t’es potes les moineaux, qu’un ours hibernait dans cette chambre, peu être.»
Mon ewig venait d’entrer dans la petite pièce finement éclairé par le nouveau matin. Elle s’était posée sur le bureau presque collé au lit, et commençait à gratter son plumage noir. Elle ne répondit pas à ma remarque, et se contenta de mimer un criaillement, c’est l’avantage d’avoir un ewig muet.

J’ai bien du prendre une demie-heure pour aller de mon lit à la salle de bain et une autre demi-heure pour aller de la salle de bain à mon garde manger... C’est disons mon style de grasse mâtinée à moi.
«-Matin, il est... On est quel jour s’il te plait?»
*-Nous somme le Samedi 5 Mai et il est 7 heure 30. Maintenant j’aimerais bien que tu te prépare pour aller en ville, tu travaille ce matin je te rappelle.*
«-On est Samedi?! J’étais persuadé qu’on était vendredi... On à fait quoi hier?»
Ma partenaire ne me répondit pas, visiblement exaspéré elle rejoignit la fenêtre en deux bonds avant de prendre son envole. Sans doute que les corneilles n’ont pas très bon caractère.

La librairie dans la quelle je travaillais ouvrait vers dix heures mais je devais y être pour neuf heure et demie et il était déjà huit heure quarante-cinq. Aussi je mis vite fait un jean un T-Shirt à manche longue bleu marine et une veste noir, en coton sans doute, et saisi mon sac en bandoulière rouge avant de sortir de la petite chambre, de la fermer à clef et de me diriger d’un pas rapide en direction des escaliers. Il ne manquerait plus que je rate mon bus.
Il m’arrive souvent de me demander à quoi ça sert d’avoir son permis 125 si on à pas le véhicule qui va avec. Peut-être à être prévoyant quant au futur, mais vu ma paye, il me reste encore quelque temps à courir derrière le bus.

Bref, après de multiple péripéties j’arrivais enfin devant la gare situé proche de la librairie où l’on devait m’attendre depuis bien dix minutes. C’était une jolie boutique située à l’angle d’une rue donnant sur la gare. Il devait être environ neuf heure quarante-cinq lorsque je mis un pied dans la librairie, tout en prenant soin de faire des excuses plus ou moins crédibles. Après avoir aidé à déplacé plusieurs caisses remplies de livres et à placer les nouveaux arrivages aux places qui leurs étaient attribuées, je pris place derrière un joli comptoir en chêne finement gravé où j’allais passer toute la mâtiné et le début de l’après-midi. J’étais déjà assommé par la perspective d’une longue journée d’attente dénué d'intérêts, car, oui, pour moi une journée dur environ dix heures. Levé à six heures du matin après une sieste de quatorze heures.

J’avais bien entamé l’intégrale trois du trône de fer lorsque le huitième client de la journée entra dans la boutique, client qui sois dit en passant était une cliente, il ne devait alors, pas être bien loin de treize heures. J’aurais pu retourner à mon livre, me contenter d’un simple coup d’oeil pour m’assurer qu’elle n’avait besoin de rien, et retourner sur les terres des sept couronnes, mais mon regard resta accroché à cette chevelure brune et à ce jeune visage parsemé de discrètes taches de rousseurs, visage que j’avais déjà vu plus d’une fois. Je pris conscience en moins de quelques secondes que j’étais en présence d’une élève d’Eternal Time, mais ne la salua par pour autant de crainte de commettre une erreur stupide.