Eternal Time ♪


 
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 Réunion de famille [PV Alexia Sparks]

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Jace Hines
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MessageSujet: Réunion de famille [PV Alexia Sparks]   Réunion de famille [PV Alexia Sparks] Icon_minitimeMar 24 Déc - 5:04

Parfois, ça lui prenait comme ça, se barricader dans la bibliothèque de l’Académie. Depuis ce jour-là, il s’était promis de redoubler d’efforts dans ses recherches. Depuis la mort d’une étudiante, de sa protégée, de son koala. Cette douleur l’avait chamboulé et avait ajouté à sa folie. Certes, il restait le surveillant aux idées farfelues et à l’attitude empathique, mais un morceau de glace s’était niché au creux de sa poitrine. La souffrance d’une perte. Quand il était seul, quand il se recroquevillait dans sa tête en bloquant toutes les entrées à sa tigresse, il se répétait inlassablement qu’avec plus d’énergie, il aurait pu la sauver. Qu’avec l’ancien pouvoir d’Amür, Jace Hines aurait pu sauver une étudiante en phase terminale d’un cancer. La vie lui aurait dit impossible, tandis que son cerveau de Roi des fous ne lâchait pas cette supposition. C’est pourquoi le Québécois devait être entouré la grande majeure partie du temps. Il ne supportait plus ces pensées incessantes. Il devait s’accrocher.

Et pour s’accrocher, il avait son ancre. Son étincelle indomptable. Son Miracle. Il la revoyait encore lui administrer une de ces gifles magistrales, lui restant si sonnée qu’elle avait eu le temps de fuir et revenir à bord de sa moto. Et le retour. Et ses paroles. « J’ai envie d’être… avec toi… » Toutes ces confessions, il se les remontait à la mémoire. Et tous ces regards glissés entre deux surveillances, ces quelques sourires échangés inconsciemment. Il n’avait jamais voulu la forcer et pourtant, les choses prenaient leur place tranquillement, en bonne et due forme. Des mois encore s’étaient écoulés durant lesquels ils s’étaient forgés l’un l’autre. Ils avaient toujours eu une relation compliquée, dépourvue de mots pour la décrire. Cela continuait à en être de la sorte. Jace ne pouvait plus l’enlever de sa tête. Elle accompagnait ses recherches, ses écritures, ses rondes de minuit. Il gardait toujours son sourire au coin de son esprit, ce dernier réussissait toujours à lui remonter le moral. Et ses cheveux, diantre, ces cheveux divins. Il avait rapidement développé le réflexe de venir enfouir son nez dans l’épaisse chevelure rousse, faisant fi des humeurs imprévisibles d’Alexia. Il adorait leur douceur, leur fragrance et leur reflet de feu. Sans compter le grain de sa peau, son corps exquis. Le Maître des Runes en avait vu, des femmes, de toutes les sortes. La Sparks était éblouissante dans sa singularité. Ô ses yeux, ces yeux verts si anciens et pourtant si vivants. Ces yeux scintillants lorsqu’un sourire apparaissait. Ces yeux taquins à la suite d’une remarque sarcastique. Dieu qu’il l’aimait. Jace n’arrivait plus à la sortir de sa tête. Encore moins lorsqu’il pensait à son corps longiligne contre le sien, ses lèvres contre sa nuque, ses doigts fins enfouis dans ses cheveux bruns en bataille. Et lui, attentionné et fiévreux, ne demandait qu’elle. De telles nuits étaient éparses, mais lorsqu’elles se produisaient, Jace n’avait jamais été aussi vivant qu’en la serrant dans ses bras, lui susurrant des histoires, des poèmes, des mots doux. Il finissait toujours pas s’endormir, ses bras fermes autour de sa mince taille, et le lendemain, il pouvait la retrouver en train de le fixer. Ou en fouinant dans ses étagères de livres. Ou en traçant les cicatrices d’anciennes runes. Peu lui importait, puisque la plupart du temps, elle était là. Tel un Miracle.

Jace frissonna et s’administra lui-même une gifle sur une joue barbue. Il se massa les paupières et s’obligea à lever le regard vers les hautes fenêtres vitrées. Quand il ne pensait pas à ses remords, il pensait à l’Écossaise. Surtout quand il ne l’avait pas vu de la journée. Se barricader ensuite dans la bibliothèque en pleine nuit ne facilitait pas les choses. Ce n’était pas la première fois que le surveillant agissait ainsi, Alexia le retrouverait facilement. Le nombre de runes qui maculait les portes d’accès la laisserait entrer. Seulement elle. Toujours elle.

Au dehors, des mètres de neige s’amoncelaient un par-dessus l’autre. Le vent sifflait doucement par le carreau de fenêtre ouvert. Car oui, effectivement, le Hines ouvrait les fenêtres en plein hiver. Amür s’en donnait à cœur joie, puisqu’elle s’amusait à attraper les flocons virevoltants. Le surveillant, lui… Ça l’aidait à travailler. Ça le tenait éveillé. Lorsqu’il piquait des clous, il enlevait sa chemise et écrivait torse nu avec le froid mordant sa peau. Apparemment, la fatigue s’était faite trop pressante, car présentement, son torse ne portait aucun vêtement.  Quelques runes s’effaçaient tranquillement au fil de la nuit. Celle de mémoire, celle d’éveil et celle d’énergie. Alors que ces trois runes devenaient fantômes, Jace commençait à ressentir les effets néfastes. Faiblesse dans tout le corps, yeux qui se ferment, mains qui tremblent… Assis en indien sur une longue table – non, les chaises n’existaient plus dans la tête du Québécois -, il vida son énième tasse de café. Plusieurs autres étaient éparpillées ici et là sur ses feuilles lignées, entourées de grimoires aux pages jaunies. Une seule bouteille de bière se tenait entre cette forêt et ces montagnes improvisées. Et elle était encore pleine! C’était la manière au Hines de se prouver qu’il avait les capacités pour bosser sans ce vice. Il jeta un coup d’œil à sa montre qui indiquait 3 : 17, clignait des yeux et bailla à s’en décrocher les mâchoires. Il se frictionna les bras, craqua ses jointures, ébouriffa un peu plus ses cheveux et se remit à dessiner des formes.

Des lignes sinueuses s’enroulaient, se remplissaient d’encre bleu marine, se rattachaient. Des lignes géométriques venaient couper l’harmonie, afin de se fondre ensuite dans l’étrange motif. La rune que le Maître dessinait était d’une complexité écrasante. Surtout qu’elle n’existait pas. C’était une combinaison de rune de traque, de recherche, de découverte et de détection. Il voulait tenter quelque chose pour comprendre pleinement le lien magique des mutants avec les ewigs. S’il comprenait ce lien, il pourrait traquer la cause de la « Coupure », comme il la surnommait. Cependant, Jace n’arrivait pas à en créer une qui lui convenait. Il devait sentir une connexion, un lien circuler entre lui et la rune avant de l’apposer sur son corps ou un objet en particulier. Là, c’était le vide total. Environ une trentaine de croquis remplis de ratures traînait sur le parquet de la bibliothèque. C’était aussi pire que lorsque Jace se laissait traîner à son appartement. Enfin, dorénavant, c’était dans un ordre méticuleux avec Alexia. Madame n’aimait pas l’ouragan Hines, Monsieur se pliait à ses ordres. Son minuscule chez-soi resplendissait dans son ordre impossible. Une chance que la rousse le tenait à carreaux. Une chance. Cette pensée fit sourire le surveillant, qui éclata de rire en imaginant sa face en voyant le fouillis qui régnait ici. Sans oublier le petit monticule de neige qui se formait sous la fenêtre ouverte. Jace envoya valser la feuille, en prit une nouvelle. À la place de runes, il gribouillait quelques vers par-ci et par-là. Des vers inventés, des vers dénichés loin, loin, loin, dans sa mémoire. Parfois, lorsqu’il changeait d’activités soudainement, les idées de génie arrivaient plus facilement. Ses poèmes s’orientaient souvent vers une certaine femme à la chevelure de feu et à l’accent écossais. Le bel homme devait se l’admettre, il avait cessé de de cacher ses poèmes de son cru à son Miracle et aimait les lui murmurer de temps à autres. Tout bonnement. Parfois, c’était un poème connu, une phrase célèbre. Dans l’intimité du lit.

Il grogna une nouvelle fois et décida de s’étendre de tout son long sur ses papiers, sur la longue et immense table. Il n’arrivait plus à rien sans que son image s’immisce. La fatigue était une bien cruelle amie, dites donc. Enfin, pas tant que ça. Le Hines ne se plaignait pas. C’était une magnifique créature, la plus belle femme, la plus indomptable et la plus imprévisible. C’était la variable impossible de l’équation. Le Miracle des Miracles. L’imaginer lui plaisait totalement, mais son corps en réclamait plus. C’était quoi cette idée de fou de ne pas souper et de ses barricader dans la bibliothèque tel un détenu d’asile jusqu’à trois heures du matin? Jace se le demandait lui-même. Une joue contre le bois gelé, le dos exposé au vent glacial, il traçait du bout de l’index les nervures de son lit improvisé. Une lueur blanche découpait les angles de son visage, la lueur magique de tout Maître des Runes… Fait divers et intéressant, le Québécois avait lu, par l’intermédiaire d’un grimoire portugais, que chaque Maître possédait sa propre lueur. Chacun possédait une couleur différente et aucun cas identique n’avait été répertorié. Même les enfants de Maîtres avaient une lueur d’une teinte un tantinet différente. Jace avait toujours trouvé ce détail passionnant. Pourquoi la sienne était-elle blanche? Aucune idée. Le Maître portugais n’avait donné aucune spécification sur la signification des couleurs. C’est pourquoi il espérait secrètement dénicher un grimoire traitant de ce sujet. Qui sait, peut-être qu’il trouverait un jour?

Il sentit la grosse tête d’Amür sur ses jambes et ses crocs grignotés la couture de ses pantalons noirs. Bel tentative pour le garder éveillé, mais cela ne fonctionnait pas. Il continuait à penser, à fixer la lueur au bout de ses doigts. Un pouvoir si puissant agissant comme une défense et une attaque. Un pouvoir avec lequel il aurait pu sauver la vie de Jemmy Cliffer. L’immense féline feula et son autre moitié d’âme se contenta de lui caresser les oreilles. Jace appréciait l’attention d’Amür, mais ses pensées n’étaient pas sous son contrôle. La preuve était qu’à chaque fois, il se réfugiait grâce à l’image d’Alexia, à son odeur, à sa chaleur. Il s’administra une autre claque sur le crâne et soupira. Il devrait peut-être plier bagages et aller dormir. Peut-être qu’il croiserait son Écossaise. Peut-être.

Jace allait descendre de son lit improvisé lorsqu’un picotement apparu sur sa nuque. Effet des runes de garde, c’était leur annonce qu’Alexia avait ouvert une porte.  Le roi des fous ne prit même pas plus la peine de se redresser et resta écraser de tout son long sur ses feuilles, entouré de ses tasses de café et sa bouteille de bière pleine. Soudainement et étrangement, tous ses sens étaient en alerte.

- Hey, Lexie, ferme pas la f’nêtre, sinon j’tombe endormi comme une pierre, lança-t-il d’une voix pâteuse.

Ce qui en ce moment, était totalement faux. En sa présence, il ne pouvait qu’être éveillé. Il ne la voyait pas, mais il savait qu’elle était là et cela fit agrandir son sourire, fit pétiller ses yeux d’un bleu intense. Comment rendre vivant le défunt? Ramener au poète sa tendre et chère muse. Il tendit une main dans le vide, quémandant celle de son Miracle et pour pouvoir se dire que oui, elle était réelle. Tout ça était réel. Que cette femme l’aimait réellement. Alors que son bras attendait patiemment, les trois runes auparavant grises terminaient leur travail. Elles avaient presque viré au gris-blanc contre le creux de sa colonne vertébrale et ses omoplates découpées par la lumière lunaire.

“You know you're in love when you can't fall asleep because reality is finally better than your dreams.” Dr. Seuss
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Katherine [ABS]
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MessageSujet: Re: Réunion de famille [PV Alexia Sparks]   Réunion de famille [PV Alexia Sparks] Icon_minitimeMer 15 Jan - 3:13

    J’avais fini ma ronde de minuit depuis longtemps, mais j’errais toujours dans les couloirs de l’académie, comme une fille perdue. Je n’étais pas décidée à rejoindre mon dortoir, pour la bonne raison était que je m’ennuierais. Si je ne pouvais pas dormir, je ne voyais pas ce que je pourrais faire. Et puis, se balader dans l’école comme ça c’était calmant. L’école était plongée dans le noir, le silence régnait, tout le monde dormait. C’était bien de voir que ces étudiants roupiller, là où le désordre avait prit fin. Eh oui, les gosses, ce n’était pas trop ma tasse de thé.
    Bref, mes pensées s’envolèrent à un certain surveillant collègue qui n’était autre que Jace Hines. Je me demandais encore comment on en était arrivé là, comment les choses avaient prit une tournure pareille. Enfin, j’allais éviter de ressasser tout cela, car après tout, je ne pouvais pas me plaindre. Les jours étaient bons, ces temps-ci. Il n’y avait plus trop besoin de se plaindre, de regretter mais bien de profiter l’instant présent. Je me sentais plus vivante et plus heureuse, même si mes sourires n’étaient là qu’en la présence de Jace. Fallait pas pousser trop non plus, je m’étais ouverte plus à Jace, certes, j’étais toujours aussi méfiante envers les autres. En pensant à Jace, je pensais aussi qu’il avait en quelque sorte disjoncté lorsque son amie avait trépassé. Il était convaincu qu’il aurait pu faire quelque chose avec ses pouvoirs pour la sauver, c’était alors pourquoi, il faisait mille et une recherches pour créer une nouvelle rune. Je lui avais montré mon support, mais l’idée qu’il passe toutes ses nuits à chercher dans ses bouquins et s’épuiser n’était pas plaisante. Ce n’était pas sa faute si son amie n’avait pas survécu, mais valait mieux ne pas lui dire cela, je ne sais pas si je l’aiderais ou empirerais la situation. Une question vint s’attarder à mon esprit, était-il en ce moment-même à faire ses recherches ou dormait-il paisiblement ? Hm… la réponse était évidente. Après, à savoir où il était ne m’aidait pas. Je passais devant la bibliothèque, et décidais de passer par là, croyant que c’était l’endroit idéal pour cela. À peine la porte ouverte, que je frissonnais. Un courant d’air frais passait. Mais pourquoi faisait-il aussi froid ? Je passais le seuil de la porte, et la première chose –ou personne, que je voyais était bien une masse couchée sur une table. Ne me dîtes pas qu’il s’était endormi là ? Elle pouvait toujours s’attendre à des trucs comme cela avec lui. S’approchant, elle vit qu’il le regardait, souriant. Il était complètement fou ! Il était torse-nu avec un froid pareil. La fenêtre était ouverte, laissant entrer des flocons de neige, c’était une bonne manière de tomber malade. J’allais m’apprêter à aller la fermer, mais la voix de Jace retentit.

    -Hey, Lexie, ferme pas la f’nêtre, sinon j’tombe endormi comme une pierre.

    Je souris vaguement, puis n’y prêtant pas attention à ses paroles, j’allais fermer la fenêtre.

    -C’est exactement ce qu’il te faudrait, dormir.

    Répliquais-je en me retournant vers lui. Je remarquais sa main qui tendait dans le vide, attendant surement que je la saisisse. Alors que je me rapprochais lentement, je notais également tout le foutoir dans la bibliothèque. Des feuilles partout, des livres qui trainaient par-ci par-là, sans compter les tasses de café jonchées dans tous les recoins de la pièce. C’était pire qu’un gosse. Je soupirais lentement. Un grand défaut de Jace : être bordélique. Son appartement brillait de mille feux, seulement parce que j’étais là pour ranger, ou je l’obligeais à remettre tout en ordre. Je saisis la main de l’homme couché sur la table en bois. Sa main était froide. Non, elle était gelée. Quelle idée de se dévêtir en laissant la fenêtre ouverte en plein hiver… Je ne comprendrais jamais la logique de Jace.

    -Tu es froid.

    Je cherchais sa chemise, qu’il avait sans doute abandonnée quelque part dans cette pièce. Je la retrouvais facilement, puis aider à ce que Jace se redresse en position assise, et lui fit enfiler l’habit. Mais la chemise était également froide, alors c’était un peu bête. Haussant les épaules, j’enlevais mon pull en coton noir, pour lui faire mettre. Un sourire en coin apparut sur mes lèvres lorsque je boutonnais le haut. Ça ferait l’affaire. Le but était qu’il se réchauffe. Bon maintenant, le prochain objectif était qu’il dorme. Mais, il n’allait pas dormir là, si ? Une table, ce n’est pas confortable du tout.

    -Pourquoi est-ce que tu te négliges toujours comme ça ? Faut prendre un peu plus soin de toi. On aurait été mal barré si tu étais tombé malade avant d’aller au Québec !

    Mon ton était légèrement sévère, comme une mère disputerait à son enfant d’une bêtise. Mais lorsque je me tus, je souris malicieusement mais l’idée d’aller au Québec pour cette raison spéciale me rendait nerveuse. J’avais essayé de ne pas y penser, mais il ne fallait pas ignorer que nous allions prendre le train dans la matinée. En plus de cela, c’était bientôt Noël. Ça aurait pu être un jour totalement normal si personne ne le prenait aussi sérieusement.
    Je regardais Jace dans les yeux, tout en passant mes mains dans ses cheveux. Il avait besoin de sommeil, alors allons le ramener dans un vrai lit. Pourtant, je ne pouvais pas laisser ce désordre derrière nous, il fallait ranger.

    -Tu me connais, on ne peut pas partir cette pièce dans cet état.

    En déposant un doux bisou léger sur son front, je partis pour ramasser toutes ses feuilles roulées en boule et les mettre dans la poubelle. Je fermais les livres et les empiler sur une table. Bref, je rangeais tout, mettant des choses à leur place, d’autres à la corbeille. Il n’y avait rien de très intéressant à là-dedans, je faisais les choses rapidement, pour ne pas faire attendre Jace. Sur les feuilles étaient dessinées des gribouillées, des formes, des signes que je comprenais rien. Tout ce que je savais est que c’était des runes. Lorsque je finis, je fis signe à Jace.

    -Direction ; ma chambre. Tu dois dormir si tu ne veux pas ressembler à un zombie plus tard. Pas besoin de chercher des excuses, t’as pas envie de causer ma colère hein ?

    Il savait à quoi je ressemblais lorsque ma colère prenait le dessus. Si nous n’avions pas été ensemble, une baffe aurait suffi. Mais mon caractère n’était pas très patient non plus, il savait qu’il ne fallait pas trop pousser. Je soupirais, puis j’approchais mes lèvres des siennes, les effleurant. Et juste au moment où j’étais censée l’embrasser, je cassais le moment en m’échappant, tout en souriant évidement, lui prenant la main, pour me diriger vers la sortie. C’était une bonne idée pour lui titiller les nerfs. Nous nous dirigeâmes vers mon dortoir, marchant tranquillement comme si c’était tout à fait normal de se balader à 3 heures du mat’. Quel bon exemple nous faisions aux élèves. Lorsque nous arrivâmes enfin à ma porte, je l’ouvris et le laissais passer. Elle était simple. Je n’avais pas vraiment d’objets personnels qui trainaient, pas de photos sur la table de chevet par exemple. Tout était rangé à sa place, le lit était fait –comme toujours, en même temps – quelques livres alignés sur une étagère. Bref, rien ne trainait. Cependant, il n’y avait rien qui pouvait trahir ma personnalité juste en voyant ma chambre, comme le faisait pour beaucoup de personnes. Il y avait également Diesel, tranquillement installé sur le centre du lit. Il partit à la rencontre de la tigresse pour laisser la place aux surveillants.

    ***


    Une fois que Jace s’était confortablement assis dans mon lit, il n’avait pas long feu à s’endormir. Je lui tenais compagnie –ou plutôt, c’est lui qui me tenait compagnie, je m’étais glissé sous ses bras, tout en formant des petits ronds sur sa main. Apaisant. J’avais toujours apprécié le voir dormir, son visage semblait paisible même si la fatigue s’y lisait. Je soupirais lentement. Je pensais à ce que nous allions faire plus tard et juste à y songer, cela me donnait envie de m’enfuir. Nous étions censés prendre un train pour Québec et y rencontrer la famille de Jace. J’avais vraiment hésité, et encore maintenant, je n’étais pas sûre si c’était une bonne idée. Je n’étais pas douée pour converser avec autrui, j’étais toujours très impatiente et méfiante, sans compter sarcastique. Je ne pouvais qu’imaginer l’impression que ses parents feraient de moi. Il fallait vraiment que j’arrête de stresser à propos de cela, je devais y aller tout de même. Et puis, Noël était une excellente manière pour Jace afin de retrouver ses géniteurs, qu’il n’avait pas vu depuis très longtemps. C’était triste quand même. Si j’avais l’occasion de voir les miens, je n’aurais pas attendu si longtemps. C’était une histoire encore compliquée, mais j’étais prête à faire l’effort pour le surveillant, qui actuellement dormait à mes côtés. Mon regard balayait la salle, tombant sur ma valise. J’avais déjà préparé mes affaires, et j’espérais que Jace avait fait de même. Après tout, le train était prévu pour 10H30 du matin.

    ***


    -Hello Sunshine. Time to wake up.

    Lorsqu’il était suffisamment tôt pour sortir, j’étais allée acheter un petit-déj. Un thé et des viennoiseries que j’avais posé sur mon bureau avant d’aller réveiller Monsieur Sunshine toujours dans les bras de Morphée. Je m’étais assise au bord du lit, en souriant, le caressant sur les cheveux pour un réveil en douceur.
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Jace Hines
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MessageSujet: Re: Réunion de famille [PV Alexia Sparks]   Réunion de famille [PV Alexia Sparks] Icon_minitimeDim 2 Mar - 21:23

Et assurément, la première chose qu’Alexia fit en entrant dans la bibliothèque, c’était de glisser un sourire vers Jace et de fermer cette fenêtre ouverte. Comme par magie, elle était là alors qu’il pensait à elle, mais la belle rousse restait fidèle à ses habitudes comme par exemple, faire exactement le contraire du surveillant. Et heureusement que c’était ainsi. Parce que la folie et les étranges manières du Hines seraient peut-être, un jour, sa fin. Il savait qu’il devait dormir. Son esprit était déjà dans un état comateux, ses paupières à demi-fermées. Malgré toute la volonté qu’il y mettait, il réussissait toujours à s’empêcher, à empêcher l’autre moitié de gagner. Celle avec le gros bon sens. Ses émotions lui dictaient de se démener, de s’évertuer à trouver un remède contre la « Coupure ». Il avait ces ressources innombrables de savoirs, il y en avait tant d’autres cacher dans des grimoires inconnus. Si pour le bien de leur espèce, il pouvait rétablir ce qui leur avait été volé… S’il avait pu sauver cette étudiante… Il fallait dormir, mais il refusait catégoriquement. Le surveillant voyait maintenant la réalité le rattraper, son énergie magique diminuer et son corps quémander un repos fort mérité. L’esprit combat le corps, encore et toujours. Ses paupières momentanément closes se rouvrirent au contact des doigts d’Alexia entre les siens. Ô douce main, douce peau. Si fragile et si forte. Il aimait tant ce contact, tous ces contacts. À chacune des fois, il en avait le souffle coupé, il n’en croyant pas ses yeux que son Miracle soit un miracle. Le Québécois soupira d’aise, son sourire s’élargissant et ses prunelles céruléennes étincelant.

- Tu es froid.

Bonne constatation, belle amour. Le Hines grogna, trop exténué pour relancer une réplique taquine. C’était là que la fatigue frappant, défonçait chaque muscle et chaque membre. Et c’est à ce moment aussi que le froid mordit, déchira, transperça. Que des grelottements débutèrent. La présence de son Étincelle le rendait beaucoup plus alerte des sensations. Ça avait ses bons et ses mauvais côtés. Soudainement, la main entre la sienne disparue, son cœur fit un bond. Cependant quelques secondes plus tard, le Hines se sentait redressé en position assise par des bras fermes et une certaine douceur attentive. Sans qu’il puisse protester, le jeune homme se faisait habiller tel un enfant. Alexia lui passa sa chemise, la boutonna tranquillement, sans empressement. Tout était calculé. Jace leva la tête pour ancrer son regard dans celui de sa Muse, aperçut un autre sourire alors qu’on lui faisait enfiler un pull noir. L’alcoolique plus si alcoolique que ça était un tantinet serré dedans, mais il ne se plaindrait pas. En vrai félin qu’il était, il inspirait à grandes goulées d’air l’effluve d’Alexia sur lui. C’était tellement réconfortant, la savoir présente, là. Inspirer son parfum. Elle prenait vraiment soin de lui… Et il ne cherchait aucune petite attention. Ses agissements ne décrivaient aucunement une vaine demande d’attention. Ainsi, tout bonnement, quelqu’un s’occupait de Jace. Quelqu’un qu’il aime et qui l’aime.

Ensuite vint les reproches, la voix d’Alexia une once plus brusque que normal. Il ne se négligeait pas… Amür feula dans son esprit. Si, compris, il se négligeait. Mais c’était pour le bien des autres. Son comportant d’Ange était resté à jamais ancré dans sa personnalité, malgré le départ de son statut. Les autres passaient avant son bien-être. Alexia passait avant tout. Par contre, il ne pouvait rien lui refuser. Alors si elle lui reprochait de se négliger, le Québécois n’avait pour autre choix que de se reprendre en mains quelques temps… Sa tête pencha vers l’avant, puis se redressa rapidement en entendant le mot « Québec ». Quoi, quoi Québec? Il avait oublié une information importante et le pauvre éreinté n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. Le Maître des Runes vit le sourire malicieux. Tous ces sourires lui réchauffaient l’intérieur, lui faisaient oublier ses tracas. « Québec »… Bloody hell, il oubliait quelque chose de primordiale, mais son cerveau était parcouru de brouillard. L’Écossaise le fixait, les mains caressant ses cheveux bruns. S’il avait pu ronronner, Jace l’aurait fait. Inconsciemment, il se laissa aller à cette caresse. Comment le distraire facilement : avoir un Jace exténué, à moitié endormi et qui était en manque d’Alexia. Au grand dam du bel homme, Alexia voulut tout ranger à leur place. Effectivement, il la connaissait assez bien pour savoir qu’un tel bordel la rendait folle. Elle déposa un baiser sur son front et partit accomplir sa mission. Le surveillant aurait voulu l’aider, prêter main forte, mais il n’avait aucune motivation, aucune envie de se lever. Il dut sombrer quelques minutes dans un sommeil léger, parce qu’il ne réussit à capter que les mots « chambre », « zombie » et « colère ». Ses prunelles céruléennes ne formaient que deux fentes et il remarqua l’impeccabilité de la pièce. Les tasses alignées au bord de la table, les feuilles froissées gisant dans la corbeille, les livres empruntés, empilés. Toujours aussi ordonnée, sa Muse.

Il l’entendit soupirer, ses pas faire craquer les planches du parquet, puis sentit ses lèvres à quelques millimètres des siennes. Ses lèvres caressèrent les siennes tels les battements d’ailes d’un papillon. Doux supplice. Jace allait clore l’espace restant lorsque, espiègle, l’Écossaise s’éloigna en lui agrippant la main. Oh qu’elle est intelligente! L’attirer par un baiser… Il en demanderait encore, et elle le savait parfaitement. Il en voudrait un vrai. Jace eut tout juste le temps de prendre son sac lourd de grimoires avant de se faire trainer par Alexia. En mode automatique, il entrelaça ses doigts aux siens, colla son épaule contre l’autre et se laissa guider. Il enfouit son visage dans le creux de son cou, marcha les yeux fermés. Avec elle, il ne risquait pas de s’égarer. Sa tigresse sur les talons, la féline le poussa de sa grosse tête lorsqu’il ralentissait. En peu de temps, les deux tourtereaux arrivèrent au dortoir d’Alexia. Avec un brin de nostalgie, Jace se souvint du sien qui avait fini avec un trou gros comme un éléphant dans un mur, la porte défoncée. Mille mercis aux militaires de ce foutu gouvernement.

Le dortoir d’Alexia était littéralement devenu un deuxième chez soi, quoiqu’avec le désordre en moins. Lorsqu’il y entrait, c’était une sorte d’havre de paix. La simplicité le réconfortait, le peu d’objets, alarmant au départ, était devenu un décor auquel il s’était habitué. Les murs nus étaient aérés contrairement aux siens recouverts d’étagères pleines à craquer. Le contraste faisait changement et le rebalançait mentalement, d’une manière ou d’une autre. Comme un petit enfant, on le guida vers le lit – divinement confortable -, le délesta de son sac à bandoulière et l’assit. Tout bonnement. Le Québécois eut connaissance d’Amür ronronnant en se faisant chatouiller par la minuscule forme de Diesel. Des pattes lilliputiennes pouvaient servirent à quelque chose au moins. Ces deux-là étaient devenus si… liés. Une tigresse et un rat s’entendaient à merveille. La vie réalisait des miracles, encore une fois. Jace sourit inconsciemment tout en se laissant choir sur la couette, sa tête tombant dans un oreiller moelleux. Jamais un lit ne lui avait paru si parfait, tel un nuage. Son Miracle, son intrépide flamme, vint se blottir contre son torse et instinctivement, ses bras l’entourèrent, ses jambes s’entrelacèrent et son nez vint effleurer la nuque. C’était sa manière à lui de la protéger. À demi-endormi, il s’accrochait à sa silhouette pour lui offrir compagnie. Jusqu’à son réveil, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus à endurer la solitude de la nuit, alors que tous succombaient à Morphée.

***

- Hello Sunshine. Time to wake up.

Ça, c’était la meilleure manière de se réveiller : entendre son accent écossais, ce surnom, et sentir des doigts redresser ses cheveux, puis les aplatir. Son corps chaud n’était plus contre lui, mais Jace savait qu’elle souriait. C’était toujours comme ça, quand il se réveillait maintenant. Il garda les paupières closes, se l’imagina dans son esprit et un sourire endormi s’étira d’une oreille à l’autre. Il grogna comme le ferait un adolescent, mais ouvrit un œil, une lueur espiègle y brillant. Cette figure était totalement bizarre et hilarante en son genre, et Amür prit la peine de le lui mentionner. Avec ses cheveux en bataille, de fantomatiques cernes sous les yeux et une barbe de trois jours lui rongeant la face, c’était là l’image stéréotypée d’un alcoolique, ce qu’il s’efforçait à combattre. Quelle ironie. Pas tout à fait de retour dans le monde des réveillés, il tourna la tête et déposa un baiser sur l’intérieur du bras qui lui massait le cuir chevelu. Puis, il se redressa sur un coude et en déposa un second, aussi léger que le premier, sur les lèvres de sa belle.

- J’aime quand tu fais ça, quand tu parles comme ça, quand tu souris comme ça, my love.

Des compliments de ce style, il en sortait assez souvent sans aucune raison. Enfin si, la raison était qu’il l’aimait. N’était-ce-pas suffisant? Il aimait lui donner de petites attentions, être un vrai romantique. Ce n’était pas rare de voir débarquer le Hines caché dernière un bouquet de fleurs, loin de là. Tellement que c’en était presque devenu une blague. Jace l’embrassa cette fois-ci sur la joue et se redressa péniblement, regrettant déjà ce lit si confortable. Il gratta machinalement sa joue rugueuse, s’étira et capta par la même occasion le fumet appétissant de viennoiseries sorties du four et d’un thé. Son ventre se mit à gargouiller et l’homme ne se fit pas prier.

- D’LA BOUFFE! s’exclama-t-il comme un forcené qui n’avait pas mangé depuis des jours.

Son ewig feula des mécontentements, la grosse féline rayée toujours endormi avant que ce fou crie en voyant de la nourriture. La tigresse bailla et c’est assuré, c’était un spectacle assez impressionnant. Ses prunelles ambrées lancèrent un regard de reproche à sa moitié, mais décida de ne pas bouger d’un poil. Cet homme la surprendrait à chaque fois, et elle était son autre moitié d’âme. Lorsqu’il enfourna une des pâtisseries dans sa bouche, ce fut une expression de réel bonheur qui apparut sur ses traits. Son ventre cessa peu à peu de crier famine et il put enfin se concentrer en sirotant son thé, du Earl Grey cette fois-ci.

- T’es la meilleure, Alexia. Best of all.

Soudain joyeux comme un pinson, tout sourire avec ses cheveux en bataille, cela changea rapidement alors qu’il s’assoyait à côté de l’Écossaise, un bras autour de sa taille. Son autre main flattait distraitement la grosse tête de son ewig, posée sur ses cuisses. La tigresse savait pertinemment qu’il avait enfin repris ses esprits et que malgré lui, la réalité lui fonçait dessus à toute allure. Enfin, le mot « Québec » prenait du sens. Jace avait fait l’erreur de fléchir devant une demande, un souhait d’Alexia. En temps normal, le roi des fous accepte n’importe quoi. Cependant, il y a bien une chose qu’il refusait de faire : revoir son foutu père et le visage de sa mère. Son père, il avait tiré un trait sur lui. Il ne voulait même plus y penser, encore moins ses yeux bleu-gris et sa mâchoire carrée. Quant à sa mère… Il avait honte. Il l’aimait tant et pourtant… Honte. Honte de l’avoir laissée derrière sans l’avertir. Honte de sa fugue. Cela remontait à dix ans maintenant.

Les yeux si bleu vif s’étaient voilés, et Jace se colla un peu plus contre Alexia. Il caressait doucement sa hanche et le geste en tant que tel l’apaisa un tantinet. Cela le ramena au moins parmi le commun des mortels. Le surveillant but une gorgée de son thé, savourant la chaleur descendant dans sa gorge. Se lever, il devait se lever et aller se préparer. Étrangement, sa valise était faite d’avance. Bizarre, non? Amür y était pour quelque chose. Il ne lui restait plus qu’à se faire beau, choisir une bouteille de vin et finalement, à 10h30, embarquer dans un train… Le Québécois soupira.

- J’vais aller m’changer et raser un peu cette barbe. On s’retrouve dans notre wagon? I’ll try to be on time.

Passer du français à l’anglais était pour lui un signe d’anxiété. S’il ne la dépensait pas, s’il ne l’extériorisait pas, qui sait ce qui pourrait arriver? De cette manière, il contrôlait ses émotions. Un peu, pas vraiment, ça dépendait. Il reprit une gorgée de son thé, se leva en faisant craquer son dos et lança un sourire charmeur vers la femme rousse et si extraordinairement intrigante. Il lui vola un chaste baiser, les yeux rieurs, puis s’en fut avec son sac plein à craquer et Amür sur les talons.

***

Pour une fois, le Hines ne prit pas des heures à se préparer. Il prit une bonne douche glacé avec son savon au bois de santal, ce qui parvint à le revigorer. En deux temps trois mouvements, sa barbe de trois jours disparus sous l’œuvre de son rasoir électrique. Il redressa ses cheveux, s’administra quelques claques au visage pour s’obliger à bouger. S’il était vraiment obligé de revoir ses parents, autant paraître distingué et faire plaisir à Alexia. Après déblatération avec sa tigresse, il opta pour une veste longue noire et un pantalon noir aussi. Par-dessus sa chemise blanche, il avait endossé un gilet sans manche en soie à teintes bleutées. Une cravate s’était rajoutée au lot, et tout cela mis, Jace ressemblait à un vrai gentilhomme tout droit sorti du secteur tertiaire, riche et aimé de tous. Il n’était pas riche, il accumulait les vêtements et dépensait son salaire en bouteilles de vin et bouquins, mais il était aimé. C’était déjà ça. Cet attirail cachait entièrement ses runes, sauf celles sur ses deux mains et un pointant dans son cou. Moins son père en verrait, mieux ça serait… Amür vint ronronner contre sa jambe, et il rit en voyant son regard appréciateur. S’il faisait un tel effet à une tigresse, il ne voulait pas imaginer la suite! Sans plus attendre, il enfila son manteau long, un foulard bleu marine et son chapeau noir fétiche. Dans sa valise, il y avait mitaines et tuque, bien entendu, car où ils se rendaient, l’hiver était digne de l’hiver! Oh, et une bouteille de cidre de glace Pinnacle aussi. La politesse voulait qu’on donne un cadeau aux hôtes, cela pourrait faire l’affaire. Ses parents avaient été de fervents dégustateurs de produits de l’alcool, dans sa jeunesse. Modérés, loin d’être comme leur fils.

Ayant une trentaine de minutes devant soi, le Maître des Runes décida de marcher jusqu’à la gare. La neige sur son visage, le vent frappant ses mains occupées à tenir son sac de grimoires et sa valise… C’était bon. Ça l’empêcherait de piquer des clous et de trop penser. Une nuit de quelques heures seulement, ça se ressentait, car ses membres protestaient à chaque enjambée. Ce fut avec soulagement qu’il entra dans la gare avec dix minutes d’avance, fit poinçonner son billet et se hissa à bord du train, ignorant les regards en coin que les gens lui lançaient en voyant Amür. Quand s’habitueraient-ils à la différence? Jamais, sûrement. La tigresse était douce comme un chaton, se ferait caresser par n’importe qui s’il n’y avait pas la douleur, cette loi tacite. Jace en était vraiment exaspéré de ces regards et c’était justement pour ça qu’il devrait cacher Amür et Diesel. Le risque qu’ils se fassent voir était trop grand. Que ferait-il chez ses parents, les Beaulieu? Son ancien chez soi? Aucune idée. Il improviserait.

Alexia n’était pas encore arrivée, en route sûrement sur sa moto adorée. Ça ne le surprendrait même pas qu’elle en ait profité pour faire un tour. Le bel homme, après quelques minutes de déambulation, parvint à trouver leur compartiment et entra, bouche bée. Il était étrangement luxueux et spacieux, les deux banquettes étaient espacées et une tablette les séparait. Même une télévision était fixée dans un coin. Québec avait le luxe de se payer des trains de qualité on dirait, qui se rendait même dans ce trou perdu de l’Ontario. Il faut avouer qu’il avait hâte d’arriver à la gare de la vieille Capitale. Petite, elle était pourtant superbe avec son architecture recherchée et noble. Jace en avait déjà les papillons dans le ventre. Il y avait quelques points positifs à ce voyage : Alexia verrait le Vieux-Québec, la ville natale du Hines. Pour lui, c’était la plus belle ville qui soit endimanchée de blanc et de lumières, durant le temps des Fêtes.  Ah qu’il anticipait ce moment.

Jace se dévêtit, accrochant son manteau long et son chapeau sur un crochet. Il plaça ses bagages au-dessus des banquettes, puis se jeta sur l’une d’entre elle, les mains derrière la tête. Tant qu’à attendre, il pourrait piquer un petit somme. Alexia le réveillerait bien assez tôt. Et puis, il pourrait enfin lui demander pourquoi il avait accepté de faire ce voyage. Dieu, cette femme serait sa mort. Qu’est-ce qu’il se ferait pas pour elle? Le Roi des Fous scruta Amür étendue sur l’autre banquette, ferma ses yeux et sourit. Il ne dormait pas vraiment, mais il n’avait rien d’autre à faire. S’il sortait ses grimoires, il recevrait une bonne baffe sur la mâchoire. Indéniable. C’était mieux d’éviter un malencontreux accident.

Bruit d’une porte qui s’ouvre.

- T’as vu? J’ai pas manqué l’train! Tu m’trouves comment?

Ainsi, il semblait tout fier d’avoir réussi cet exploit. Comme s’il attendait des compliments. Le surveillant s’adossa contre le mur, laissant au moins de la place pour que son Miracle s’asseye. Il écarta ses bras comme pour qu’elle l’admire sous tous les angles, un sourire blanc étirant ses joues fraîchement rasées.
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MessageSujet: Re: Réunion de famille [PV Alexia Sparks]   Réunion de famille [PV Alexia Sparks] Icon_minitimeSam 17 Mai - 22:58

    Jace venait de passer par la porte, la refermant derrière lui. Je lui avais souri, recevant le baiser qu’il m’avait soufflé. Le fait qu’il disait qu’il essayera de venir à temps m’inquiétait un peu. Le surveillant avait la mauvaise manie de prendre tout son temps pour se préparer et régler ses petites affaires, mais j’imaginais qu’il allait faire un effort. Bref, je me retrouvais seule, assise sur mon lit. Ma valise était presque terminée, il fallait seulement y mettre mes affaires de bains et autres détails. Je me motivais pour me lever et allais dans ma salle de bains. Comme le reste de mon dortoir, elle était impeccablement rangée. Il fallait croire que j’étais maniaque de la propreté. Je cherchais dans un tiroir ma trousse de toilette et la remplissait de choses essentielles ; brosse à dent, dentifrice, crème et j’en passe. J’étais sur le point de fermer le tiroir lorsque mon regard se posait sur un objet qui me donnait envie de me recroqueviller sur moi-même. Petit et blanc, ClearBlue était sa marque. Le prenant dans mes mains, je fixais le signe positif du test de grossesse. Je n’arrivais toujours pas à croire que c’était réel, mais si, plusieurs tests m’avaient confirmé le verdict. Je n’avais pas pensé que c’était vraiment possible pour moi de tomber enceinte, puisque j’étais âgée de plus d’une centaine d’année… Ma main droite se posait sur mon ventre, je m’imaginais qu’un être grandissait en moi. Je secouais la tête lorsque la peur grimpait en moi, me forçant à paniquer. Je n’avais pas encore annoncé la nouvelle à Jace, pour le simple fait que si je lui disais, cela ferait la chose encore plus réelle. Je ne voulais pas être une mère –rien que d’y songer me faisait frissonner. Je ne pouvais pas. Trop solitaire et trop égoïste pour penser à un petit humain. Même si le fait que Jace avait changé ma façon de voir les choses, je ne pouvais pas considérer d’avoir un enfant. excrément quoi, cela ne fait même pas un an qu’on était ensemble. Je secouais la tête, repoussant ses pensées négatives dans un coin de mon esprit. Je rangeais de nouveau le test là où je l’avais trouvé et terminais ma valise, n’oubliant pas d’inclure un paquet drapé de son papier cadeau spécial Noël. Lorsque ça s’était fait, je troquais mes vêtements de la veille pour un pull en laine bleu marine et un pantalon noir serré. Rien de très festif, à croire que l’esprit de Noël n’était pas les airs. Terne, mais présentable pour rencontrer les parents de Jace. Maintenant qu’il ne manquait que quelques heures de les voir, je me sentais très nerveuse. À peine m’auront-ils rencontrés, qu’ils seront déjà grands-parents. C’en était presque ironique. Diesel m’observait avec ses petits yeux sombres. Il m’avait plusieurs fois dit de le dire à Jace, de toute manière, je ne l’allais pas pouvoir lui cacher très longtemps. Mais en tant que bonne lâche que j’étais, je n’ai jamais su trouver le moment adéquat. Hines était suffisamment occupé avec ses recherches et la visite chez ses parents le stressait énormément. Je ne cessais de me faire des excuses. Bientôt, pensai-je. Pas maintenant, mais je lui dirais bientôt.
    Je consultais l’heure. Il était temps d’y aller. J’enfilais un long manteau noir –histoire de changer avec la veste en cuir, une écharpe de couleur gris foncé et des bottes noires en cuir. J’invitais Diesel de s’installer dans ma poche, mais celui-ci préférait se nicher dans mon écharpe, dans mon cou, bien au chaud. Prenant ma valise et mon sac à main, je me dirigeais dehors pour me rendre à la gare. Je décidais d’y aller à pied, c’était suffisamment galère de prendre ma moto –surtout avec la neige, et la laisser à la gare pendant plusieurs jours ne m’enchantait pas vraiment. Bref, comme j’avais encore le temps, je marchais tranquillement avec ma valise. Je n’appréciais pas vraiment le froid, j’aurais aimé être à la place de Diesel, qui était confortablement installée dans mon cou, à l’abri.

    Je montai dans le train, cherchant mon compartiment. Je mis peu de temps à le trouver, et je remarquais que Jace était déjà là. Je le retrouvais donc, impeccablement habillé.

    - T’as vu? J’ai pas manqué l’train! Tu m’trouves comment?

    Je souris, hochant la tête. Je regardais la tenue de Jace, tout en m’asseyant.

    -Très classe.

    Le conducteur annonçait le départ du train, et l’appareil se mit en marche, direction Québec. Je retirais mon écharpe –virant au passage Diesel qui allait se poser sur un coin de la table, et mon manteau et m’affalais sur la banquette en soupirant. J’avais l’impression d’être fatiguée, pas mon corps, mais mon esprit. C’était sans doute dû à mes longs moments de réflexion. Je dénichais un roman de mon sac à main, qui se nommait « Le Cercle Brisé » de Nora Roberts. J’en étais déjà à la moitié et je pensais que c’était un excellent moyen pour passer le temps.
    Après un moment, je relevai la tête vers Jace.

    -Pas trop stresser de revoir tes parents ?

    Demandai-je. Je pensais déjà que la réponse était évidente. Cela faisait des années qu’il ne les avait pas vus, et je ne savais même pas s’il les avait prévenus de notre visite chez eux. Cadeau de Noël de dernière minute, je suppose. Je me demandais si cela allait bien se passer. Surement qu’ils seront choqués, mais je m’imaginais la retrouvaille chaleureuse et heureuse dans la maison Hines. Digne de la saison des fêtes.

    -De toute manière, cela ne peut que bien se passer. Même si des trucs se sont passés par le passé, vous ne pouvez qu’aller de l’avant maintenant.

    Quand je disais « trucs », je parlais des disputes, des problèmes qui avaient poussé Jace de partir. Je souris, tapotant mes doigts sur le bord de la table. Je ne savais pas si ce sujet le mettait mal à l’aise ou quoi, alors je décidais de changer le sujet.

    -Tu veux quoi pour Noël ?

    Je souris de nouveau, le regardant d’un regard qui traduisait qu’il devait me répondre. Y’avaient pleins de trucs qui pouvaient faire plaisir au Jace, tout ce qui était relié à littérature par exemple, les chapeaux et j’en passe. Vous croyez que père serait un excellent cadeau de Noël ? J’essayai parfois d’imaginer comment cela se passerait si on avait cet être humain. Jace, qui aimait les enfants, serait tout fou et très aimant. Il serait le père plus cool et moi la mère plus stricte. Je secouais la tête, je sentais une boule se former dans mon ventre. Est-ce que je voulais cela ? Être une mère ? Dans le long-terme, cela ne se terminerait qu’en mal ; mon pouvoir m’empêchait de vieillir. Donc… voir vieillir son enfant et le voir mourir au fil des années n’était pas quelque chose que je voulais… Et puis, qu’est-ce qui me disait que Jace voulait avoir un gosse maintenant ? Nous étions trop jeune, ou plutôt, il était trop jeune. 22 ans, il entrait à peine dans son étape de jeune adulte. Y’a mieux pour profiter de sa vingtaine d’année quand même…
    Le train s’arrêtait à quelques gares, mais nous n’étions pas encore arrivée. Je ne savais pas trop combien de temps était passé, mais il y avait encore un long chemin. C’était dur de tuer sept heures de trajets… La plupart des gens dormaient, mais évidemment, c’était impossible pour moi. Durant le temps restant, j’avais continué de lire et lorsque j’en avais marre, papoter avec mon ewig ou avec Jace, ou je regardais vaguement le paysage par la fenêtre. C’était long. Mon esprit tentait de ne pas penser, car je n’avais pas envie de me stresser encore plus que nécessaire.

    ***
    Le train s’arrêtait enfin à notre arrêt, qui était la gare du Palais. Je me levais et enfiler mon manteau et mon écharpe. Je trouve Jace un peu lent, surement qu’il était fatigué.

    -Dépêches-toi, j’en ai marre de rester enfermé dans ce train.

    Dans la sortie, je le poussais un peu pour le hâter. Diesel se faufilait une nouvelle fois dans mon écharpe, pour se protéger du froid une fois dehors. Il enviait un peu la fourrure de son amie, Amür, qui ne devait à peine ressentir ce froid hivernal du Québec. Bref, lorsque je sortis du train, je soufflais un bon coup, bien contente que cela soit terminé. Je regardais autour de moi, le décor faisait ancien mais très beau. Les murs étaient construits de briques, le terrain était spacieux. Il y avait deux restaurants. J’aimais son côté vieux qui faisaient à la fois classique. Je consultais l’heure, il était dix-huit heures moins le quart. Je me disais qu’il avait peut-être faim. Et puis, les québécois avaient toujours l’habitude de manger tôt.

    -Tu veux t’arrêter à un restaurant avant ou directement y aller?

    Je demande. Tout dépendait de son choix. Maintenant que l’heure était bientôt arrivée, je me sentais nerveuse et peu sûre de moi. Jace devait se sentir de la même façon, mais surement dix fois plus amplifiée que moi. Je souris, attendant une réponse.
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