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 L'Ombre et l'Indifférence

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Mikhaïl Vitaïev (ABS)
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MessageSujet: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeJeu 13 Juin - 20:34

†Hearts Are Made For Breaking And For Pain


 Un disque noir sur un océan bleu, comme une tâche de pétrole, prête à tout ronger. Le disque s'agrandit lentement, aspirant l'azur qui le borde.

Une ombre s'agitait devant lui. Ses paupières se refermaient sans arrêt. Il compris avec difficulté qu'il clignait simplement des yeux. Ca s'était mal passé, c'était évident. Mais malheureusement il ne savait pas bien ce qui avait pu se passer. Ses veines le brûlaient, son coeur battait à tout rompre et il avait l'impression qu'il allait sortir de sa poitrine. Le monde tournait autour de lui sans même qu'il bouge. L'ombre qui le harcelait déjà depuis un moment se figea dans l'air. *Je suis fou* se dit-il sans réelle inquiétude, il avait trop mal à la tête pour s'en soucier. 

Narcisse avait envie de hurler, elle l'aurait fait si cela avait été possible. Milhail était devant elle, appuyé contre un mur, les yeux à moitié fermés. Ses paupières étaient rougies, ses pupilles, qu'elle distinguait lorsqu'il tentait de la regarder, étaient dilatées. D'un coup il était devenu tout pâle et s'était écroulé. Il paraissait encore plus maigre que ce qu'il n'était dans cet état. Les ailes de son nez étaient irritées, rougies elles aussi.  Elle se concentra un peu plus, elle avait du mal à voir quelque chose avec cette obscurité, la nuit était tombée plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Ils étaient pourtant sortis très tôt, le temps était passé à une vitesse hallucinante. Au début elle n'avait pas voulu le suivre mais elle avait finalement céder, inquiète à l'idée de le laisser seul. Le jeune homme n'avait pas voulu lui dire ce qu'il se passait, il était parti en claquant la porte lui laissant le soin de le suivre en passant par la fenêtre. Charmante attention.
 Elle tentait tant bien que mal de le "réveiller" mais il ne réagissait pas et semblait la prendre pour une hallucination. Elle se demandait si elle n'était pas en proie à des visions elle aussi. L'état de Mikhail influait sa propre santé et elle comprenait tout à fait qu'il ne puisse pas se lever. Il pleuvait depuis quelques minutes et son petit corps couvert de poudre irisée, peinait à la maintenir immobile. Elle décida de se poser sur ses genoux qu'il venait de replier contre son torse. Il était pathétique, il avait tout ou presque pour être heureux et pourtant il n'avait pas hésité une seconde à se mettre dans cette position plutôt délicate. Narcisse se demanda si on le renverrait, il avait dépassé le couvre-feu instauré et pire il s'était procuré de la drogue. Il avait suffit qu'elle le perde de vue cinq minute pour qu'il revienne avec un petit sachet qui n'inspirait pas confiance. 

Mikhail était sorti du bar après quelques verres, cependant il s'était maîtrisé, ce qui venait ensuite ne nécessitait pas de mélanges, il ne fallait pas tenter le diable, de plus il n'avait rien mangé. Il avait un peu mal au coeur mais il aurait pu rentrer, sans problèmes. Seulement Mikhail était un type à problèmes, il avait fait parti de ces jeunes difficiles, était passé par toutes sortes d'endroits pas très fréquentables et avait fait la connaissance de personnes marginales et "à côté de la plaque" comme Yuri. Repenser à son meilleur ami, qu'il avait perdu de vue, enfonça le couteau dans la plaie .Sa décision était prise, pourquoi se priver, c'était sa vie et il n'avait de comptes à rendre à personne. Narcisse ne comptait pas, c'était juste  un insecte. 
Il était donc revenu avec ce qu'il était venu cherché: un moyen d'oublier, de s'échapper un peu, quelqu'en soient les conséquences. Il entendait encore son téléphone vibrer sur son bureau. Il se revoyait faire quelques pas, surpris par cet appel. Cela faisait si longtemps qu'on ne lui avait pas donné de nouvelles. Il avait fini par croire qu'on l'avait oublié mais au final il ne savait pas ce qui était le mieux. A ce moment précis il aurait voulu disparaître. 

La poudre blanchâtre avait endommagé quelques vaisseaux sanguins sur son passage, une petite goûte de sang était tombée presque aussitôt. Il se sentait ridicule, il ne connaissait rien à tout ça, il avait juste de l'argent à dépenser. Au début, rien. Il avait pensé qu'on l'avait bien eut, le mec de la ruelle s'était fait du fric facilement. Puis les formes avaient changé. Les bâtiments semblaient vouloir s'abattre sur lui, les gens prenaient une teinte inquiétante lorsqu'il les croisait, leurs yeux étaient sombres.. Le pire c'était la pluie, elle était noire elle aussi, il avait le sentiment d'être brûlé à chaque fois qu'une goutte le touchait. Tout tanguait, quelque chose écrasait son estomac, pressait ses tempes et l'empêchait de distinguer quoi que se soit. Gémissant il s'était réfugié sous le perron d'un immeuble. 

Il était toujours là, appuyé au mur, ses bras enserrant ses genoux comme pour les empêcher de s'échapper. Ses cheveux étaient trempés et collaient ses joues émaciées. Il n'osait même plus regarder ses tatouages, de peur qu'ils se transforment sous ses yeux. Il ne savait même pas où il était, il avait dû se perdre en déambulant sans but dans la rue. Même la conscience de la présence de Narcisse à ses côtés s'était effacée. Il devait attendre, ce n'était pas un choix, de toute manière il n'avait aucun moyen de rentrer. Bien qu'il fasse nuit, il percevait quelques murmures, des pas précipités, les passants le fixaient sûrement comme un animal étrange, un déchet. Ils n'avaient pas tort au fond. Il n'arrivait même pas à assumer ses actes. Il prit sa tête entre ses mains. 

"Putain !" cria-t-il. 

Mikhail avait froid, tous les muscles de son corps le faisaient souffrir et il n'avait qu'une envie, plonger sous une couette. Il se sentait comme un gamin perdu sans sa mère, honteux parce qu'il aurait fait une grosse bêtise. Cependant il pressait toujours le sachet dans sa poche. Il n'était pas vide. Loin de là.


Dernière édition par Mikhaïl Vitaïev le Ven 12 Juil - 15:40, édité 1 fois
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Eve Gryen
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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeVen 14 Juin - 14:51

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L'ombre et l'indifférence
Mikhail & Eve

J'avais touchée le fond. Définitivement. C'est ce que je me disais alors que, armée de ma brosse à cheveux je chantais sur Roxane, mais la version du Moulin rouge. La version tango était tellement plus intense... Et puis je venais de regarder le film et de vider toutes les larmes de mon corps. Oui, je pensais vraiment être au comble du ridicule : dix-huit ans passé et je ressemblais à une pré-pubère sur-excitée qui s'improvisait star de la chanson. Je compris finalement que je pouvais encore creuser quand je me mis à improviser une petite danse... Je ne me serais jamais cru d'une telle absurdité mais la nuit était bien avancée et pour d'obscurs raisons je me sentais en pleine forme. J'aurais du en profiter pour réviser mon bac mais je le savais perdu d'avance alors je m'amusais d'une manière plutôt puérile. Tellement que je finis par lancé ma brosse sur le lit. Mieux valait limiter les dégâts dès maintenant.

Alors je rejoignis la brosse m'écroulant lamentablement sur mes couettes. Lisa, ma lionne et ewig sauta plus souplement et se cala à côté. J'avais eu de la chance de l'avoir elle comme moitié : jamais elle ne se serait moqué de moi quand je me déhanchais comme une imbécile. Non, elle me suivait dans mes délires et usait de sa marche féline pour donner l'illusion d'une danse classe, intense et sublimes. Calées toutes deux sur le rythme de la musique on avait eut l'air de vraies idiotes mais entre nous, on avait bien le droit. Et là, sur ce lit, la conversation était des plus intéressantes :

« On fait quoi ?
-On s'ennuie.
-J'avais pas remarqué, ironisais-je.
-Sortons...
-A cette heure ? Pour faire quoi ?
-J'ai chaud, allons prendre l'air ! »

Je basculais en position assise et passait une main dans la fourrure de ma lionne avec un sourire espiègle. Elle suivait le cours de mes pensées et grogna amusée de mes idées légèrement étranges. A moins que se rendre dans le quartier malfamé soit normal. Pour moi, ce soir là, c'était juste l'occasion de m'amuser un peu, de me mettre en danger même si je savais que je ne craignais rien, ou presque. Lisa veillait sur moi et je savais me défendre. Et puis clairement, le quartier d'ici n'avait rien à voir avec celui de Los Angeles ou j'avais grandi dans la violence et la haine. C'était dangereux, mais pas autant. Il pouvait y avoir autant de dealer, de prostitué, de trafiquant en tout genre et de tueur en série ici, ça ne serait jamais aussi dangereux que les ghettos qui m'avait vu grandir.

Rapidement, je me débarrassais de mon pyjama, un short et un t-shirt débrayé, trop grand pour moi mais hyper confortable pour dormir. À la même vitesse j'enfilais des sous-vêtements, un jean noir et une chemise à carreaux qui ne m'appartenait pas à première vue. Tant pis, maintenant elle était à moi. Je tentais de démêler ma tignasse blonde mais j'abandonnais rapidement laissant tomber me touffe claire sur mes épaules. Mon ewig ricanait de me voir ainsi m'évertuer à ressembler à quelque chose. Je lui adressais un regard noir et elle rabattit ses oreilles sur son crâne. Je mis mes converses et sortit par la fenêtre. Technique peu recommander si vous avez peur de vous faire mal... Une chance, Lisa était très douée pour sauter de haut avec moi sur son dos.

Je me glissais dans l'ombre, personne ne saurait que j'étais sorti hors du couvre-feu. Du moins je l'espérais. Une fois que je fus loin de l'académie je me détendis et enchainais plusieurs rues avant d'arriver dans le quartier malfamée. L'ambiance y était toujours très étranges, c'était oppressant, dangereux et c'est ce qui rendait cet endroit intéressant. On devinait aisément les drogués caché dans les coins, les pupilles dilatées, les dealeurs avec leur manteau bourré et les lames de couteaux qui dépassaient de leur poche, les macs qui regardait d'un air de prédateur chaque femme qui passait, les clients de prostitués, habitués mais sur leur garde et ces dernières, provocantes et détruites à la fois.

Au milieu de tous ces gens j'avais presque envie de rire face à l'ironie de la vie. J'aurais du finir comme eux. Privé de cette joie que je ressentais, privé de cette liberté que j'avais acquise, mais je m'étais débarrasser de mon passé, le fourrant entièrement dans une boite à laquelle j'avais foutu le feu oubliant ainsi tous ces durs moments de mon enfance. Finalement, j'allais au lycée, je m'étais faite des amies et je profitais à ma manière de ma vie. Ce soir j'avais eu envie de me mettre en danger, de parcourir ces rues et de me dire que j'avais eu de la chance de pouvoir m'en sortir. J'entendais pourtant la voix de ces drogués crié qu'on ne pouvait jamais s'échapper. Maintenant, je pouvais leur rire au nez car si on veut, on peut. J'en étais la preuve vivante.

Lisa était collée à moi, elle ne passait pas inaperçu, loin de là. Tous me regardait avec méfiance, ils savaient d'où je venais et qui j'étais. Ici on ne me ferait jamais confiance mais on ne me craignait pas :

« Je ne vois vraiment pas l'intérêt de venir ici.. »

Comme pour réconforter ma lionne, je la caressais doucement. Peut être que ça me donnait un peu de courage aussi, me faire agressé n'était pas mon but premier et je n'étais pas à l'abri d'une telle chose... Même si je n'imaginais pas quelqu'un tenté quoi que ce soit quand un fauve aussi imposant que mon ewig se tenait dans les parages... Mais bon, des suicidaires y en avait partout, alors pourquoi pas là, ce soir ?

Au bout d'un certain temps je fis abstraction de tout ce qui m'entourait, je profitais simplement du vent, du ciel noir qui s'étalait au dessus de ma tête, de tout ce que je ressentais lorsque je marchais et respirais. C'était un exercice de détente auquel je m'exerçais ces derniers temps. Un peu pour oublier cette peine encore présente, un peu aussi pour me rappeler qu'en ce moment tout allait pour le mieux. J'avais Oxane et Gwendolyn, de vraies amies bien qu'on ne se connaissaient pas beaucoup.

Je commençais enfin à sentir la fatigue, j'avais toujours un peu peur de m'abandonner au sommeil, des images affreuses me revenaient et je faisais tout pour les fuir. La guerre m'avait peut être trop marquée... Je soupirais et commençais à faire demi-tour suivi de Lisa plutôt contente de mon initiative. Dès lors, j'ignorais tout les autres, je ne répondais à aucun appel, aucune remarque, je marchais juste. Pourtant, quelqu'un attira mon attention. Un garçon à peine plus âgé que moi, par terre, sous le perron d'un immeuble dans un état assez déplorable. J'allais passé, comme si je n'avais rien vu, comme les autres parce que le dénis et l'ignorance va bien à tout le monde quand il se mit à crier :

« Putain »

Je m'arrêtais alors et le fixais, ramassé sur lui même, la tête dans les mains ils semblaient mal, trop mal pour que je le laisse ainsi. Il aurait pu faire une connerie et je ne voulais pas me sentir responsable d'une telle chose. Moi aussi j'avais fait des erreurs, j'avais essayé des trucs que j'aurais pas du... Mais quelqu'un m'avait tendu la main, lui il resterait seul sur le pavé si je ne l'aidais pas. Je soupirais longuement et m'approchais doucement. Il était très certainement drogué, ici ils l'étaient tous de toute façon.

Arrivée près de lui, je me mis à sa hauteur silencieusement. Ne sachant pas s'il avait repéré ma présence ou pas je soufflais doucement :

« Hey, je peux faire quelque chose ? »

C'était un peu facile comme entrer en matière mais c'était tout ce qui m'était venu... Je me voyais mal lui dire que tout allait bien se passer et que j'allais le ramener chez lui : c'était impossible. Je n'avais pas la moindre idée de ce que ça impliquait que je lui vienne en aide ainsi. Je n'arrivais simplement pas à me résoudre à l'abandonner ici et comme ça. Je pouvais certainement faire un petit truc pour le sortir de là... Il fallait juste qu'il me dise quoi. 

© Belzébuth
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Mikhaïl Vitaïev (ABS)
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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeDim 16 Juin - 16:57


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"L'ombre et l'indifférence"
Eve et Mikhail

Une nouvelle forme floue, rien de plus qu'une silhouette, passa devant lui. Il s'attendait à ce qu'elle passa son chemin comme les autres mais elle s'arrêta. Le fait qu'elle reste immobile l'aide à identifier la personne qui lui faisait face. Ce devait être une fille.. Il fit un effort qui lui parut surhumain: soulever un peu plus ses paupières. Il avait l'impression que tout le poids du monde pesait sur ses épaules et que sa tête était sous l'eau, emprisonnée dans un monde ralentit et sourd. Enfin ses pupilles immenses, qui rongeaient toujours plus  ses iris bleus qui paraissaient presque blancs,  se posèrent sur elle.  Il constata avec soulagement que le monde reprenait peu à peu ses couleurs, abandonnant la teinte noire qu'il avait prise. La fille devait être plus jeune que lui. A peine plus jeune en fait.

 S'il avait eu tous ses esprits, Mikhail aurait dit qu'elle était jolie. Il lui aurait servi un truc à la con du genre "J'peux pas m'arrêter de te regarder". Mais dans cette situation il ne put qu'essayer de fermer la bouche pour avoir l'air un peu moins ridicule. Il remarqua ses yeux d'un bleu pur et ses cheveux clairs. Elle rayonnait dans cette rue souillée par la misère et la violence. *J'suis mort* pensa-t-il, *J'suis chez les anges*. Cependant son sourire de shooté, s'estompa lorsqu'il vit une... lionne, à côté de l'ange. Il tenta de reculer avec de petits mouvements du bassin mais le mur derrière lui l'empêcha de fuir. Si on peut appeler ça fuir. Le jeune homme songea avec effroi que c'était peut être une nouvelle hallucination. Oubliée l'Académy, oubliés les ewigs, pour lui l'idée d'une bête sauvage dans la rue était tout bonnement grotesque. Il eut une petite moue boudeuse lorsqu'il réalisa que l'ange pouvait être une vision au même titre que la lionne. En tout cas c'était la vision la plus agréable de la journée. Mais elle parla, balayant ses doutes. 

"Hey, j'peux faire quelque chose ? "

De nouveau son regard glissa sur ses longues jambes pour se retrouver harponné au sien. Il comprit qu'il lui faisait pitié. Cela se voyait, on aurait dit qu'elle se sentait obligée de le faire. Il faillit lui dire qu'il n'avait pas besoin d'aide et qu'elle ferait mieux de lui foutre la paix mais il s'abstint, conscient qu'elle était sa seule chance. Alors qu'il réfléchissait à une réponse plus construite qu'un "Mmmmh" lamentable, les souvenirs lui revenaient peu à peu. A croire que l'ange avait une bonne influence sur lui. Il était loin de se douter qu'il s'agissait d'une élève d'Eternal Time, loin d'imaginer qu'elle ait pu appartenir à l'ancien groupe des démons. Eternal. C'était bon signe, il se rappelait au moins de la destination. Une petite chose colorée attira son attention. Il y avait un papillon sur ses genoux, ses ailes irisée de vert ondulaient doucement. Narcisse, son ewig. Celle-ci tentait vainement d'entrer en communication avec lui mais son esprit était bloqué, certainement un des effets secondaires de la poudre.. délicieuse poudre... Il divaguait de nouveau. Il secoua la tête pour se remettre les idées au clair. Du moins essayer. 

Il se demanda s'il serait capable de marcher. Il ne voyait pas bien comment l'ange aurait pu le porter. Elle le regardait toujours, comme on regarde une bête curieuse, un cas désespéré probablement à bout de patience. Le temps défilait à toute allure sans qu'il s'en rende compte, il avait l'impression d'avoir toute la nuit. Cependant le sommeil le gagnait et il ne pouvait envisager de dormir là, dehors, au milieu des drogués et des...
Une femme se glissa derrière Mlle l'ange et la poussa sur le côté. Elle regardait Mikhail avec un intérêt malsain qui ne lui était pas forcément inconnu. Elle était trop maquillée, sa robe était trop courte, ses talons trop hauts, bref un excès du plus mauvais goût, à tous les niveaux. Vaguement, il comprit que ce devait être une prostituée, flairant la bonne affaire avec un jeune perdu dans la rue. 

"Excuse moi chérie" dit-elle à la fille. 

Elle s'approcha doucement de Mikhail et lui demanda s'il état intéressé par ses .. services.. oui c'est bien ce qu'elle avait dit. Le jeune homme était trop sonné pour répondre quoi que se soit mais elle eut le malheur de vouloir le toucher. La main de la femme traversa son épaule. Son pouvoir s'était activé de lui même, il avait dû se sentir agressé. Il en fut le premier étonné, son cerveau déraillait complètement. Bien entendu la femme hurla partit en courant et il songea que si elle continuait comme ça ils auraient bientôt tout le quartier sur le dos. Il s'étira longuement, imaginant déjà les amis pas très fréquentables de Mme-trop-maquillée débarquer en masse. 

Il n'avait aucune envie de bouger mais il le fallait, de plus il n'était pas certain que l'ange attende indéfiniment. Même la lionne ne semblait pas à l'aise dans cet endroit. Mikhail déplia lentement ses genoux et posa ses mains sur le sol, ses doigts craquèrent lorsqu'il les détendit, ce son ignoble lui arracha une grimace, on aurait dit que les sons passaient de l'inaudible à l'insupportable en quelques secondes. Il soupira avant de pousser sur ses avant-bras, il se souleva lentement, craignant de retomber aussitôt. Il manqua vite d'oxygène mais parvint à s'appuyer au mur. Il était enfin debout, titubant avec l'impression de marcher sur une corde au dessus du vide, mais debout.  

Mikhail se racla la gorge et tenta de passer une main dans ses cheveux mouillés sans succès, les doigts étaient mous et son bras ne répondit pas à sa demande comme mû par une volonté propre. Narcisse s'était mise à voler devant la fille histoire de lui faire remarquer sa présence. Il allait lâcher une réplique acerbe du style "elle en a rien à faire de toi" mais il ne trouva pas la force nécessaire. Le jeune homme regarda par terre, nauséeux, son jean était dans un sale état et son t-shirt blanc était devenu quasi transparent. 

"On va où ? " demanda-t-il à l'ange, convaincu qu'après l'épisode de la prostituée elle saurait où emmener un mutant. 

Il tremblait et louchait sur la main de la fille avec une envie irrépressible de s'y agripper. Mais elle n'apprécierait certainement pas. Il resta donc appuyé au mur, priant pour qu'elle réagisse avant qu'il ne fasse un malaise ou un truc du genre. Il pressa de nouveau sa poche comme pour se rassurer.      

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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeDim 16 Juin - 19:33

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L'ombre et l'indifférence
Mikhail & Eve

Après réflexions, je préférais avoir toucher le fond en dansant et chantant comme une attardée avec ma brosse plutôt qu'à la manière de ce gars. Lorsque nos regards se croisèrent je pus juste admiré à quel point ses pupilles étaient dilatés. Il était totalement pété... et j'aurais pu m'énerver en lui balançant que tout ça c'était des conneries, que ça servait à rien et qu'avoir des problèmes n'étaient pas une raison pour foutre sa vie en l'air mais je ne dis rien. Je le regardais juste comme l'épave qu'il était. De son côté, Lisa se demandait dans quoi je m'embarquais encore...

« Comme si on avait pas assez de problèmes ! »

A mon sens, on en a jamais assez. Le jeune homme était totalement dans les vapes et je n'eus pas de réponses, il fixait plutôt sa jambe avec une insistance que je ne compris pas tout de suite, j'étais focalisé sur lui et sur son visage. Il était blafard, blanc comme un linge, totalement malade. Limite pire qu'une aspirine... Pour autant, il était loin d'être laid... Avec ses cheveux sombres et ses yeux bleus... Dommage qu'ils soient si dilaté d'ailleurs. Tandis que je le fixais, il secoua la tête, comme pour reprendre ses esprits et je me fis l'intime réflexion que ce n'était pas le moment de le trouver beau. N'empêche qu'il était bien foutu.

Alors que j'attendais toujours un semblant de réaction de la part du cadavre en face de moi, une femme se glissa derrière moi. Plutôt surprise de sentir quelqu'un dans mon dos je me retournais vivement face à elle. Ce n'était rien d'autre qu'une catin qui ne trouva rien de mieux que de m'appeler « Chérie ». Je lui lançais un regard noir qu'elle ne vit pas, trop occupé à faire des propositions indécentes au garçon que je tentais d'aider. Si par hasard il acceptait, je me jurais de ne plus porter secours à quiconque.

A vrai dire, il n'eut pas le temps de répondre quoique ce soit... Elle tenta de le toucher mais sa main traversa son épaule. Ok, d'accord. Donc en plus d'être un drogué il était un mutant. Génial... Cette petite intervention eut pour effet de faire fuir la péripatéticienne qui choquée et apeurée s'était enfuie en courant. Dans quoi m'étais-je encore embarquée ? Si elle rappliquait avec ses amis en disant qu'il y avait des gens bizarres, on était dans la merde. Note à moi même : respecter le couvre-feu à partit de maintenant.

Lisa grogna, c'était sa manière de dire : grouiller. Je la comprenais un peu... Mais ce n'était pas de ma faute si la masse amorphe par terre ne semblait pas décidé à bouger ne serait-ce que le petit doigt. Il était déjà pas capable de parler... Je soupirais longuement. Courage ! Je m'auto-encourageais. Il n'y avait personne d'autre pour le faire et si je l'abandonnais au milieux de cette rue j'étais a peu près sure de ne plus jamais le revoir. Ou peut être que si, mais je ne le reconnaitrais pas. Je n'étais pas lâche au point de le laisser sur le pavé... Du moins, j'essayais de m'en persuader.

Finalement, -alléluia !- il déplia ses genoux et posa ses mains sur le sol. Un craquement sinistre retentit et je fermais furtivement les yeux. Ça m'apprendra à être gentille... Mais je ne pouvais que m'imaginer à sa place. Ça aurait tellement pu être moi par terre, totalement défoncée, les yeux rougis, incapable d'aligner deux pensées cohérentes... Et c'était ce qui me poussait à être là. Il était le reflet de ce que j'aurais du être. Et même en ayant quitté ma banlieue, après ma tentative de suicide, si personne n'avait été là pour m'aider à me reconstruire, j'aurais pu finir comme ça, seringue à la main... pour moi les drogués n'étaient pas des cons, ils ne savaient juste plus comment espérer.

Après de gros efforts, le jeune homme se tenait enfin debout, appuyé sur le mur et un papillon que je distinguais difficilement à cause de la faible luminosité dansait devant mes yeux. Je souris comprenant que c'était son ewig... Il ou elle devait être très inquiet et se sentir tout aussi mal que sa moitié. Je compatissais et le ou la saluait d'un petit signe de tête. Son humain se raclait d'ailleurs la gorge comme s'il était enfin près à parler. Moi qui attendait ce moment depuis un certain temps ne pu retenir un sourire ironique. Après quelque secondes, les seuls mots qu'il prononça furent : « On va ou ? ».

Si j'avais pu, je les lui aurais fait avaler ces mots, question à la con va ! Il espérait que je lui réponde quoi ? Dans un bar histoire que tu te bourres encore plus la gueule et que tu tombes dans le coma ? Comme il tremblait, je me calmais évitant de lui crier des mots qui dépassaient ma pensée. Il était juste paumé...

« Pour l'instant, loin d'ici. »

Ma première crainte était que la pute ne revienne accompagnée d'amis armés... Il fallait donc qu'on parte au plus vite. Le truc c'était qu'on avait pas mal trainé et que j'avais le sentiment qu'elle rappliquerait rapidement. Pour aller plus vite, j'attrapais le drogué par le bras, tentant de le soutenir de mieux que je pouvais. Ma priorité était de filer d'ici au plus vite, pas de faire la conversation au gars que je venais de ramasser dans la rue. Aussi mignon soit-il.

Alors qu'on déambulais dans les rues d'un pas plus ou moins rapide, mal assuré et pas très droit, un « Par ici ! » retentit. Je fermais les yeux en soufflant, je n'avais aucune envie de me battre et d'utiliser mon don... De un parce que ça finirait forcément par se savoir à l'académie et que du coup j'aurais encore des problèmes et de deux parce que ça me fatiguait, que j'étais pas en grande forme et que j'avais besoin de toutes mes forces pour aider le boulet que je maintenais. Cependant, alors que je les voyais déjà se précipité sur nous, je fis se répercuté un infra-son d'une puissance mal contrôlé sur un immeuble. Le truc tombait en ruine et la secousse de l'onde sonore fit se décrocher un bout de mur. Je l'avais pas jouer fine sur ce coup... J'aurais pu me taper la tête contre n'importe quoi si j'avais eu le temps... à la place je me traitais d'idiote, d'imbécile et d'autre chose à voix basse, trainant l'animal errant que j'avais ramassé dans une ruelle sombre. Je nous plaquais contre le mur, comme dans les films, en priant pour que cette technique marche aussi dans la vraie vie...

« Je sens que la nuit va être longue... Ravie de la passer en ta compagnie. »

C'était plus ou moins ironique. Ce que Lisa ne releva pas :

« Tu sais, quand je te parlais de prendre l'air, une balade dans le parc me suffisait. »

Je lui lançais un regard qui lui intimais de se taire et elle répondit d'un petit feulement désolée. N'empêche qu'on était dans une ruelle dégueulasse, genre là ou on entrepose les poubelles et ou les canalisations sont visibles... ça me donnait presque envie de chanter Rape me, l'ambiance convenait parfaitement. Ce n'était évidemment pas le moment. Par chance, personne ne se tenta dans la ruelle, apparemment, c'était aussi efficace dans les oeuvres de fictions que dans la réalité. Je soupirais tout de même, je n'avais pas la moindre idée de combien de temps il nous faudrait pour partir d'ici sans se faire traiter de monstre, insulter ou tabasser.

© Belzébuth


[HRP : j'espère que ça te va :3 je me suis permise de mettre un peu d'action ^^]
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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeLun 17 Juin - 12:04

†Darkness
"

L'ange lui attrapa soudainement le bras, probablement impatiente d'en finir avec toute cette histoire. Mikhaïl avait le sentiment d'être un boulet allez savoir pourquoi. Il pensa à lui demander son nom, mais les anges avaient-ils un nom ? Coupant là ses réflexions, elle se mit à courir, il espéra presque qu'ils s'envoleraient mais visiblement il était tombé sur un ange déchu, elle devait avoir perdu ses ailes. Dans sa rêverie il ne se rendait pas compte qu'ils avançaient à grand peine, déviant sans cesse de l'axe principal, ce qui était compliqué étant donné qu'on ne pouvait pas faire plus droit, et que la fille avait de plus en plus de mal à le soutenir. De temps à autre il sentait ses mains toutes chaudes au creux de ses bras et cela l'apaisait au point qu'il fermait parfois les yeux. Ils trébuchaient sans cesse mais elle tenait le coup. 

Un cri résonna dans la rue adjacente. Des hommes venaient dans leur direction et ils n'avaient pas l'air d'avoir envie de prendre le thé. Mikhaïl eut l'envie ridicule de leur faire coucou mais c'est à ce moment là qu'il remarqua le visage concentré de l'ange. Concentré, légèrement paniqué mais surtout exaspéré. Il passerait un sale quart d'heure c'était certain. Brusquement un mur s'effondra. Vraiment un sale quart d'heure. Le jeune homme sursauta et lança un regard réprobateur à la fille, l'air de dire "Maman pourquoi tu fais tout ce bruit?". Mais elle ne le vit sûrement pas et il retrouvait peu à peu ses esprits ce qui l'empêchait de débiter le flots de pensées inutiles qui tourbillonnait dans sa tête. Elle le tira enfin dans une ruelle sombre. Si tant est qu'on puisse faire plus sombre qu'auparavant. 

Elle le plaqua au mur, l'observa un instant et dit quelque chose qu'il n'entendit pas, il avait un mal fou à se concentrer, de plus on aurait dit qu'elle s'adressait à la lionne. Mikhaïl sourit en repensant aux séries policières qui passaient souvent le soir. L'ange devait trop regarder la télé. Mais peu importe, au moins elle les avait mis en sécurité et cela ne plaisait pas trop au jeune homme qui détestait avoir une dette envers quelqu'un, mais c'était trop tard et surtout c'était sa faute. Elle était donc mutante et avait un ewig comme lui. C'était la... troisième personne qu'il rencontrait à l'Académy, il faut dire qu'il n'avait pas eu le temps de se faire beaucoup d'amis. Il savait qu'elle l'éviterait une fois qu'ils seraient sortis de tout ça et il fut quelque peu déçu de cette conclusion. Mais ce ne serait pas la première fois qu'une fille l'éviterait. 

Il se sentait toujours aussi perdu, le regard dans le vague, l'ego blessé. Elle l'avait trouvé dans la rue, à moitié mort, comme un animal. Glorieux. Il soupira, tendit l'oreille et jeta un coup d'oeil alentour. R.A.S, il n'y avait que des poubelles ici ainsi qu'une ou deux portes rouillées très certainement  condamnées depuis longtemps. Des bouteilles cassées s'entassaient dans les coins se mêlant au seringues usagées et autres mégots de cigarettes. Il se déplaça doucement, histoire d'éviter de faire du bruit, pour finalement se retrouver collé au mur en face d'elle. Il parvint à sourire. Un sourire ironique, pas désolé, juste le sourire des gens qui se moquent de tout. 

"Garde moi, j'veux pas retourner à la S.P.A" dit-il sur le ton de la plaisanterie. 

Mais vu la tête qu'elle faisait, il se dit que les blagues étaient peut être de trop. Il distingua Narcisse qui volait dans l'ombre. Depuis tout ce temps elle les avait suivi mais il n'avait pas remarqué sa présence. Elle devait être aussi mal que lui mais ne se plaignait pas. Il commençait à ressentir de nouveau ses émotions et apparemment elle appréciait le geste de la fille. *Au moins elle est responsable..* lui lança-t-elle mentalement. Il faillit lui jeter une réplique acerbe, comme d'habitude, mais se retint, pas assez en forme pour se disputer avec cet insecte ridicule. Il regardait l'ange, sa peau prenait une lueur étrange sous la lumière de la lune et il finit par se demander s'il n'était pas en train de délirer pour de bon. Il ferma un instant les yeux de peur que le monde se remette à tourner et aussi pour vérifier qu'elle n'aurait pas disparu en les rouvrant. Rouverts... A son grand soulagement elle était toujours là. Il décida d'engager la conversation pour lui prouver qu'il allait mieux et surtout qu'il n'était pas dangereux ou un truc du genre.. Il tendit la main, pas convaincu qu'elle la serrerait mais qui ne tente rien n'a rien. 

"Mikhaïl" , dit-il, "Et voici Narcisse, elle est .. un peu silencieuse mais pas méchante". 

Il se racla la gorge, pas très sûr de lui. Les mots venaient difficilement et former des phrases était vraiment compliqué pour lui. Il ne lui laissa pas le temps de répondre, enchaînant avant de perdre l'idée qui lui venait. 

"C'est encore loin... Nan parce que j'me sens pas trop de marcher longtemps et j'crois pas que t'ai envie de dormir là." 

Il jeta un coup d'oeil dans la rue. Il n'y avait rien, peut-être que les amis de Mme trop-tout avaient lâché l'affaire.



[c'est légèrement plus court et j'ai changé de fiche :)]
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Eve Gryen
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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeVen 19 Juil - 13:24

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L'ombre et l'indifférence
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Si moi la situation me gênait, si je n'appréciais pas d'être pourchassé par des malades et d'être planqué dans une ruelle pourrie, le drogué que j'avais ramassé s'en fichait royalement. Son sourire le trahissait, il était du genre à trouver ça drôle. Je lui en aurais foutu moi des sourires amusés. Je ne riais pas, mais alors pas du tout. Même sa petite plaisanterie ne me décrocha pas un sourire :

« Garde moi, je veux pas retourné à la S.P.A ! »

Lui se marrait peut être mais j'étais très sérieuse. Je lui lançais un regard qui lui intimais le silence. Je l'aurais bien mitraillé avec mes yeux si ceux-ci avaient été des mitraillettes. Lisa me fit remarqué que le sortir de la rue pour le tuer par la suite n'était pas très intelligent. Je me retins d'exploser. À croire qu'ils s'étaient passé le mot pour me mettre à nerf. Je respirais doucement. Il fallait vraiment que je reprenne le contrôle de mes émotions. Péter des câbles à tout va n'était pas productif. J'en avais plus que conscience...

Je fixais alors le paumé qui me regardais aussi, un étrange sentiment de gêne m'étreignis, tandis qu'il fermait les yeux et les rouvris. Je fronçais les sourcils, il me semblait que ce gars là était lunatique et imprévisible. Ou du moins, tout le monde l'était sous les effets de la drogue... Et puis, je ne savais pas trop ce qu'il m'avait pris. Pourquoi lui et pas un autre ? Pourquoi ce mec et pas le prochain ou le précédent ? Et si quelqu'un me disait que c'était le destin, je lui en foutrais une !

Je me perdais dans la contemplation de cet inconnu, il m'était un peu familier, peut être parce qu'il était de l'académie... Pourtant, j'étais presque sure de ne jamais l'avoir croisé. Au bout d'un moment, il me tendit la main, je la fixais sans comprendre jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche :

« Mikhaïl, et voici Narcisse, elle est... un peu silencieuse mais pas méchante. »

ça me faisait une belle jambe tiens ! Comme si ça m'aidait ! Mais d'un côté, j'étais contente de pouvoir mettre un nom sur ce visage. Je n'eus pas le temps de lui dire que je m'en foutais, parce que dans le cas présent je me voyais mal lui répondre que j'étais ravie de faire sa connaissance, il reprenait déjà :

« C'est encore loin... Nan parce que j'me sens pas trop de marcher longtemps et j'crois pas que t'ai envie de dormir là. »

Il jeta un coup d'œil à la rue tandis que je me retenais de lui en foutre une. J'ignorais totalement sa main tendue et je croisais les bras sur ma poitrine. Je le regardais froidement maintenant. Il osait me dire ça ? Alors que je m'évertuais à l'aider ? Il se foutait du monde c'est ça ? Finalement je ne pus me contenir plus longtemps il fallait que ça sorte :

« Comment ça tu tu te sens pas de marcher longtemps ? J'en ai rien à foutre ! C'est de ta faute tout ça, pas de la mienne ! J'essaye juste de... de... roh tu m'énerves ! »

Je m'énervais encore plus qu'il ne me tapait sur le système. Après deux grandes bouffées d'air frais je me calmais. Lui parler comme ça n'arrangerait rien :

« Désolée. Je m'emporte un peu.
-Beaucoup », répliqua Lisa.

Pourquoi fallait-il qu'elle intervienne maintenant.... à chaque fois, j'avais l'impression de m'enfoncer :

« Oui bon d'accord, beaucoup. Disons que j'avais pas prévu de me mettre dans une situation pareille. J'ai pas l'habitude... »

Je m'étais montré un peu plus douce et gentille et après un petit silence de repent je repris plus durement :

« Et j'espère que toi aussi t'as pas l'habitude parce que sérieusement, se droguer n'aide pas ! »

Ok, ça craignait de dire ça. Oui je ressemblais à une sainte nitouche, j'agissais limite comme une maman, une vieille... Mais j'avais raison, non ? Je soupirais. Que c'était fatiguant d'aider les autres. C'était la dernière fois qu'on m'y reprenait !

Rapidement, j'évaluais la distance entre ici et l'académie et j'en déduisais à nouveau que la nuit allait être très longue... L'internat était en dehors de la ville et sortir d'ici discrètement allait demandé beaucoup de talents. Fatiguée de toute cette agitation, je marmonnais à l'intention de Mikhaïl :

« Et oui, c'est encore loin. »

Je ne me présentais pas, j'aurais tout le loisir de le faire plus tard.

© Belzébuth


[HRP : Ouais bon, c'est pas terrible...]
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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeVen 19 Juil - 21:46

Don't Get Too Close


La plaisanterie ne la fit pas rire le moins du monde. Mais Mikhaïl, loin d'en être vexé se perdait lentement dans ses yeux si parfaits, la drogue faisait apparemment ressortir son côté sentimental. Il l'observait avec attention, tous ses gestes, tout en finesse, toutes ses expressions le fascinaient. Ce n'était pas son genre de fille, mais il y avait ce petit on ne sait quoi, une sorte d'aura, là aussi il soupçonnait sa précédente consommation d'y être pour quelque chose, il aurait voulu tout savoir, tout connaître. Il se sentait idiot comme dans ce film où le héros reste bouche bée devant sa future copine, on devine la fin rien qu'à son regard. Et Mikhaïl, en général pas sensible pour un sou se sentait ridicule, il avait l'impression de se voir d'au dessus, déjà prêt à la prendre dans ses bras, histoire de la remercier et d'en profiter un peu au passage... Mais il ne laissait rien paraître de tout cela, il restait impassible, un sourire narquois greffé sur le visage, attendant probablement qu'elle perde patience.

L'ange fixa sa main d'un air étrange alors qu'il la maintenait difficilement en l'air, il commençait à avoir un peu mal au bras et cela l'amusait de moins en moins. Elle n'était pas très réceptive. *On peut la comprendre* crut bon d'ajouter Narcisse. Il lui donna une pichenette pour la faire décoller de son épaule et ressentit presque avec soulagement la douleur, le contact était réinstallé une bonne fois pour toutes. Elle finit par croiser ses bras, définitivement agacée, tout son visage exprimait son dégoût, elle devait se demander ce qu'elle faisait là avec un raté dans son genre. Mikhaïl se pinça les lèvres, même s'il lui était reconnaissant il n'en restait pas moins un capricieux, il aurait cette poignée de main et peut être même mieux mais il aurait quelque chose. C'était quelqu'un de déterminé et il ne supportait pas qu'on lui résiste, en même temps ce côté de sa personnalité l'attirait. Mikhaïl savait qu'il était beau, c'était un fait, rares étaient les personnes qui disaient le contraire et plus rares encore étaient les jeunes filles qui ne lui faisaient pas d'avance dès la première rencontre. Soudain, s'arrachant à sa moue boudeuse, elle prit la parole. Les yeux de l'étudiant s'agrandirent. C'est qu'elle avait un sacré caractère la petite blonde !

"Comment ça tu te sens pas de marcher longtemps ? J'en ai rien à foutre ! C'est ta faute tout ça, pas la mienne! J'essaye juste de.. de ... roh tu m'énerves ! Désolée. Je m'emporte un peu. Oui bon d'accord, beaucoup. Disons que j'avais pas prévu de me mettre dans une situation pareille. J'ai pas l'habitude.. Et j'espère que toi aussi t'as pas l'habitude parce que sérieusement, se droguer n'aide pas ! Et oui c'est encore loin. "

Le jeune homme n'avait pas prononcé un mot, elle n'avait cessé de s'interrompre durant ce monologue, baissant le ton par étapes, réalisant qu'elle allait trop loin. Il décida de ne pas relever, il avait envie de lui dire qu'elle n'était pas sa mère et qu'après tout elle n'avait rien à faire ici mais il devait prendre des gants, il ne savait toujours pas où était l'Académie. Il se servait d'elle, clairement, mais il avait toujours fonctionné ainsi et au fond il se fichait un peu de ce qu'elle pensait de lui. C'était sa vie et il avait bien envie de la foutre en l'air, dès ce soir s'il le fallait. Finalement, alors qu'il n'attendait que ça depuis bien cinq minutes, l'ange ne daigna pas se présenter. Soit, il ferait sans, et tant pis si les surnoms ridicules qu'il lui donnerait ne lui plaisaient pas. Il fut prit par l'envie irrésistible de se plaindre au sujet de la route mais l'énerver encore plus n'aurait fait que les ralentir.

Elle commença donc à tenter de s'orienter, elle avait l'air de connaître le coin vu c'est en tout cas ce qu'il supposait puisqu'elle était venue ici seule. La lionne rassurait et effrayait le jeune homme, bien sûr elle pourrait leur être d'une grande aide en cas d'attaque mais elle était également très voyante. Mikhaïl se rappelait peu à peu qu'ils étaient recherchés par les amis de la charmante dame qu'ils avaient croisée. Il pestait intérieurement, si seulement il ne s'était pas servi de son pouvoir ! Mais cela avait été une sorte de réflexe défensif, le don s'était presque activé de lui-même, cela n'arrivait que rarement, il y avait longtemps qu'il contrôlait ses émotions, du moins assez pour éviter ce genre d'incident.
A présent ils en étaient à avancer dans l'ombre, à se cacher derrière chaque mur lézardé pour ne pas être vus.. Parfois il croisaient la route d'un des membres de ce qui devait être une sorte de gang, alors l'ange lui faisait signe de se baisser et il se mettait derrière elle, docile. Il observait son dos alors qu'elle marchait devant lui, parfois ses yeux descendaient un peu plus bas mais Narcisse qui volait près de lui, lui remettait les idées en place, le grondant comme un gamin. Ce soir là, il avait l'impression d'avoir régressé de dix ans, dans l'opinion des gens en tout cas, car il ne se sentait pas souvent aussi vivant. Il adorait cette sensation du danger qui le guettait à chaque instant, l'adrénaline qui faisait battre son coeur plus vite à chaque fois qu'on les entendait ou même à chaque fois qu'il était plus proche de l'ange. Dans ces moments là, quand ils devaient se serrer dans un coin sombre,  il sentait la chaleur de sa peau et brulait d'y poser les lèvres. On ne change un séducteur du jour au lendemain, quelque soit la situation, Mikhaïl avait besoin qu'on l'aime même si ce n'était jamais vraiment le cas en retour. Egoïste à souhaits !


Enfin au bout d'une longue marche qui aurait pu prendre quelques minutes s'ils n'avaient pas eu à prendre autant de précautions.. ils arrivèrent devant le grand bâtiment qui l'impressionnait toujours autant: L'Académie. Il se souvint de son premier jour et de Sakari, drôle de professeure qui l'avait accueilli à sa manière. Mikhaïl était un peu essoufflé et Narcisse avait fini par se poser sur son épaule, fatiguée de battre des ailes frénétiquement. Le jeune homme, qui faisait face aux grandes portes se demandait déjà comment déjouer la surveillance des pions et se retourna vers la fille. Il regarda la montre qui était toujours à son poignet, il était plus de deux heures du matin. Ils avaient largement dépassé le couvre-feu. Règle ridicule à son goût mais règle malgré tout. Pour le moment il n'y avait personne mais il se doutait qu'on les repérerait vite s'ils s'éternisaient ici. Peut être même qu'ils seraient forcés de partager la même chambre selon les tours de garde. Il sourit à cette idée, il imaginait déjà la jeune fille refuser...Il la voyait comme une fille un peu sage, il aurait bien voulu la voir se rebeller un peu.

Il se racla la  gorge et la fixa dans les yeux, il était d'humeur joueuse et il avait envie de la déstabiliser. Il s'approcha afin qu'elle l'entende mieux sans qu'il ait à hausser le ton, il la dépassait largement, elle avait l'air si fragile, et bien qu'il soit plutôt maigre il se sentit en position de force. On aurait pu la briser sans efforts.

"Alors comment on entre mon ange?" demanda-t-il avec un sourire.
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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeLun 22 Juil - 23:24

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J'avais jamais vraiment aimé marché. Enfin pouvait-on vraiment appeler ça marcher ? Nan parce que se cacher tous les dix mètres, faire des détours et tout et tout pour moi ça n'avait rien d'une balade. Dire qu'on voulait juste prendre l'air... Mais moi, de nature j'étais une flemmarde, une fille qui préférait glander sur son lit à écouter en boucle un album plutôt qu'à tenter de fuir un gang. Et même si ça me ferait des trucs à raconter plus tard, j'en avais rien à foutre : ma tranquillité passait avant tout. Ou presque. En plus comme l'autre était à côté de ses pompes c'était moi qui nous sortait de ce merdier. Et autant je galérais, autant Lisa ne m'aidait pas. Du tout. Cette bestiole ne savait faire que se plaindre qu'elle avait mal aux pattes, faim, que Mikhaïl ne lui inspirait pas confiance et que la prochaine fois qu'on déciderait de sortir, ce serait elle qui déciderait. Je lui aurais bien dit de la fermer à voix haute si je ne faisais pas tant attention à ne pas nous faire repérer. Je tenais encore un peu à ma vie....

Dernièrement j'étais une habituée des situations cocasses et ça me pesait un peu... mais ça pimentait ma vie... Génial... Durant cette promenade au clair de lune, j'avais du soupirer et jurer mentalement plus de fois que durant toute ma vie. Parce que j'étais fatiguée, parce que Lisa me saoulait, parce que je ressentait sa faim, sa douleur, sa crainte et que j'avais envie de rejoindre mon lit et de ne plus le quitter.

Je m'étais même surprise à penser que si Oxane avait été là, tout aurait été plus rapide. En même temps c'était son don. Le mien n'était pas très utile dans un cas comme celui-ci et il en allait de même pour le boulet que je me trimballait. Et même si ce n'était pas très sympa de lui coller ce surnom, je n'étais pas d'humeur à être gentille. Je m'étais rendu compte de mon état avancé d'énervement et je ne savais pas quand j'allais craquer. Pour éviter un tel désastre, j'usais de la technique du renfermement qui consiste à devenir blasée. Ou plutôt à devenir lisse au point que tout passe sans qu'on se force. Un peu comme si ma conscience se repliait sur elle-même. J'avais développer cette technique à force de côtoyer des chieurs.

Ainsi, sur la fin, je me fichais de tout, plus rien ne m'atteignait. Pas même la douleur qui remontait le long de mes orteils, ni les regards de Mikhaïl, qui en temps normaux, m'aurait troublé plus que nécessaire. En fait ils me troublaient mais vu ce qui coulait dans son sang, je préférais ne pas me laisser aller. Je restais plutôt concentré sur le chemin, ne relâchant ma vigilance à aucun moment.

Finalement, à force de persévérance, l'académie était en vue et je me serais bien écrié « Alléluia » si l'autre n'avait pas été là... Lisa à côté de moi ronronnait contre mes jambes, heureuse de savoir son lit à quelques pas. Maintenant je respirais plus librement, je m'autorisais même un petit sourire. Certes il restait un obstacle à franchir mais le plus dur était passé.

Lorsque Mikhaïl se racla la gorge je me retournais vers lui et nos regards se croisèrent. Ses yeux étaient d'un bleu incroyable. Un instant je repensais à ceux de Matthew, autant bleu... Mais ils n'exprimaient pas la même chose. Une vague de tristesse m'envahit en repensant à lui. Il s'approcha, il était grand lui aussi... Oui, il avait quelques similitudes avec Matthew... Et ça me troublait. Parce que même s'il n'avait pas le même style, même si je ne lisais pas de tendresse et d'amour dans les yeux du boulet, (il en restait quoi qu'il arrive), il était indéniablement beau. Et comme toute fille j'y étais sensible. Même si je n'appréciais que son physique :

« Alors, comment on entre mon ange ? »

Définitivement il n'y avait que son physique qui était beau. Lui... je lui aurais fait ravaler son stupide sourire hautain et fier. Qu'il voit un peu que je n'étais pas SON ange. D'ailleurs, le trouble que je ressentais c'était volatilisé faisant place à de l'agacement et Lisa, un peu trop protectrice cru bon de grogner, oreille rabattu, feulant et prête à bondir sur lui. Ses yeux étincelaient d'un « la touche pas » assez évident. Heureusement qu'il n'avait fait que parler sinon elle lui aurait peut être bouffer le bras... En plus elle avait faim. Je m'avançais et la caressait doucement ce qui la calma et, dans un sourire amusé je déclarai :

« La prochaine fois évite le pronom possessif, je ne t'appartiens pas mon chou. »

C'était le seul surnom pourri qui m'était venu à ce moment là et il ferait l'affaire pour le moment. Je me détournais de lui, m'avançant vers la grille imposante. Comment franchir ce machin sans attirer l'attention ? Depuis que Lisa était devenue une lionne comme les autres, ce qui est déjà pas mal, je ne pouvais plus traverser comme bon me semblait les murs de l'académie... Mais, Mikhaïl pouvait ! Il avait traverser cette fille ! Un mur ne devait pas lui poser trop de problèmes. Du moins l'espérais-je. Et si ça lui en posait, je le battais à mort :

« à l'aide de tes petits poings ?
- nope, tu le boufferas. Ce serait une grosse perte pour la genre féminine et peut être la communauté gay mais bon... Comme on dit : un mal pour un bien...
- Je suis végétarienne au cas ou...
- T'étais pas sur le point de te jeter sur lui peut être ? Donc chut.
»

Je me retournais à nouveau faisant maintenant face à Mikhaïl. Je le détaillais pensivement. Peut être que quand il n'était pas sous l'emprise d'une substance illicite il était plus supportable. Bon ok, je faisais ma mauvaise langue... Il n'avait rien de méchant, au contraire. Il dédramatisait les situations, prenait plutôt le bon côté des choses mais, pour le peu que je le connaissais, il avait tendance à trop prendre à la légère les situations dans lesquelles il se trouvait. Alors je me disais que peut être sans drogue il était plus responsable. Et peut être que je pourrais plus l'apprécier. Le ricanement de Lisa raisonna dans ma tête et je levai les yeux au ciel.

Ne m'attardant pas, j'attrapais le poignet de Mikhaïl et je le trainais derrière moi sans lui demander son avis. Rapidement, on se retrouva à l'arrière des bâtiments, et je le lâchais dans un sourire satisfait :

« Maintenant c'est à toi de jouer, tu peux emmener des personnes avec toi quand tu traverses un mur non ? Alors tu vas nous faire rentrer dans l'académie par là. Personne ne surveille les murs. »

J'étais encore face à lui, je me retournais vers l'enceinte du bâtiment et déclarais doucement :

« Et si c'est Abel de garde ce soir, il nous laissera passer... » Et plus fort, j'ajoutais : « On y va ? »

Je lui tendis ma main en signe d'invitation. J'étais déterminée à retrouver mon lit, à m'y lover et à n'en plus bouger pour les prochaines semaines à venir. Nos regards se croisèrent et cela finit de me convaincre que si Lisa en faisait son casse croute se serait une grosse perte...

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[HRP : Y a des tournures de phrases cheloux mais rp à 23h 2 fois c'est pas le top xD]
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MessageSujet: Re: L'Ombre et l'Indifférence    L'Ombre et l'Indifférence  Icon_minitimeMar 23 Juil - 17:55

Can't Let You Go


L'ange avait eut l'air troublée. Il ne savait pas vraiment à quoi c'était dû, soit elle était tellement en colère qu'elle avait du mal à remettre ses idées en ordre, soit ... il provoquait quelque chose chez elle. Même la lionne avait grogné, mais il avait cru bon de ne rien dire, il n'avait pas envie de finir la soirée dans son estomac. Il avait regardé la bête dans les yeux, ces yeux félins, fascinants et qui pourtant ne lui inspiraient qu'une peur profonde,  viscérale, il savait que la fille ne lui aurait pas lâché le fauve dessus mais on est jamais trop prudent n'est-ce pas ? Il constata qu'elle n'en avait pas besoin, elle avait du répondant, apparemment elle était habituée aux idiots dans son genre:

"La prochaine fois évite le pronom possessif, je ne t'appartiens pas mon chou".

Il sourit, assez fier de la réaction obtenue mais se retint de lui dire que si elle ne lui appartenais pas, elle avait l'air de vouloir qu'il lui appartienne. Il y avait une grille derrière elle, il ne l'avait même pas remarquée, trop intéressé par l'ange pour distinguer quoi que se soit d'autre. Elle ne cessait de se tourner, vers lui, vers la grille, vers lui.. Et à chaque fois qu'elle le regardait il sentait sa détermination à le détester fondre, ses yeux finiraient par la trahir, il fallait juste faire preuve de patience. Lui ne disait rien, il avait compris qu'elle le préférait silencieux, un joli petit jouet brun. Il se passait la main dans le cou alors qu'elle le regardait toujours, visiblement pensive, malgré la fraicheur du soir, il sentait une chaleur désagréable monter en lui, il espérait qu'il ne replongeait pas, décidément il ne tenait pas bien la drogue. L'alcool lui allait mieux. Mais la soif qui l'assaillait n'était rien comparée à la vague d'agressivité qui émanait de Narcisse. *c'est la première fois que tu te laisses faire comme ça* lui dit-elle. Il n'y comprenait plus rien, d'habitude elle voulait qu'il se calme et à présent que c'était chose faite, elle trouvait encore le moyen de lui faire des reproches. Il commençait à se demander ce qui pouvait la rendre comme ça, après tout elle n'était que son ewig, pas sa femme.

L'ange s'avança vers lui et sans qu'il ait eu le temps d'esquisser le moindre mouvement, elle attrapa son poignet et le tira derrière elle. Ils finirent par se retrouver derrière le grand bâtiment, face à un mur. *Passionnant* pensa-t-il. Puis elle lui parla de son don. Il n'écouta pas vraiment, il faut l'avouer, en fait il savait ce qu'elle voulait et n'avait pas besoin de discours. Il savait comment ça marchait c'était tout ce qu'il y avait à savoir. Mikhaïl, bien qu'inattentif, entendit le prénom d'un homme. Il serra les dents, presque blessé qu'elle puisse connaître quelqu'un d'autre que lui, c'était ridicule il le savait mais le jeune homme était quelqu'un de possessif sans vouloir être possédé, il voulait cette liberté qu'ont les êtres insaisissables, qu'on aime mais qui n'aiment jamais en retour. L'orgueil du faible qui a peur de trop s'attacher.

Il avait aimé, comme on aime qu'une fois dans sa vie peut être et il avait cru qu'ils ne faisaient qu'un, deux êtres indissociables de l'autre, mais il avait détesté cette situation, ces chaînes qui le liaient à la personne. Et pour la première fois de sa vie elle était partie, sans un mot, dissipée comme un rêve, de la poussière dans le vent, et même son visage ne lui revenait pas en mémoire. Depuis il n'était pas question de tomber amoureux, il prenait et disparaissait. Et l'ange avait prononcé ce nom avec tant de douceur.. il lui ferait oublier cet Abel, dès que possible.

Mais à cet instant le problème n'était pas là. Il vit juste sa main qui se tendait devant lui alors qu'il se préparait déjà à dissoudre ses atomes. Il sentait ses yeux posés sur lui et essaye de se concentrer un minimum, le but n'était pas de finir dans le mur. Il lui prit la main mais ne chercha pas à prolonger le contact, cela n'aurait fait que l'énerver encore plus et lui aussi finirait par perdre patience, il n'aimait pas trop qu'on le rejète. Il pensa à toucher la lionne pour la faire traverser aussi mais l'ange s'en occuperait, il n'avait pas envie de lui faire de mal... Enfin il fit un pas et l'habituelle sensation de froid envahit ce qui était auparavant ses os. Il ne faisait pas souvent ce genre de "voyage" avec d'autres personnes et espérait qu'il n'y aurait pas de problèmes. Finalement après ce qui paraissait une éternité dans la matière mais qui durait une seconde en réalité, ils se retrouvèrent tous, sains et saufs, de l'autre côté du mur. Au moins ils étaient dans la bonne aile, pas besoin de rejouer les agents secrets. Il hésita à lâcher la main de la jeune fille, il aimait bien la tenir, c'était rassurant et il avait l'impression d'être ainsi rattaché à la réalité. Il regarda une seconde ses doigts enroulés autour des siens, il avait l'air d'un cadavre avec sa peau immaculée, on voyait ses veines se gonfler périodiquement et il trouva cela répugnant. Pas difficile d'avoir la nausée quand votre estomac à jeun à été rempli d'alcool.  
Le jeune homme ne se sentit pas assez en forme pour une nouvelle remarque de sa nouvelle camarade de jeu et il desserra ses doigts jusqu'à laisser le bras pendre de nouveau.  

Mikhaïl était soulagé d'être enfin rentré, il était dans le vague et sentait son coeur ralentir alors que ses paupières jouaient à se fermer au plus mauvais moments, il ne restait plus qu'à rejoindre sa chambre. Ils montèrent donc les escaliers, leurs ewigs sur les talons, ils essayaient de faire le moins de bruit possible mais le bois craquait sous leurs pas et on ne peut pas dire que Mikhaïl y mettait vraiment du sien. Il était tenté de demander à l'ange de le porter mais bizarrement il n'était pas sûr qu'elle accepterait. Ils ne croisèrent aucun surveillant, pas de façon frontale en tout cas, lorsqu'ils leur arrivait d'apercevoir quelqu'un il se retenait difficilement de pouffer comme s'il avait joué à cache cache comme un gosse de six ans. Ce genre de conduite l'aurait énervé en temps normal mais là... il avait un peu de mal à faire la différence entre drôle et sérieux. Et ce qui vint ensuite ne lui donna pas envie d'être plus raisonnable, bien au contraire.  

L'ange, s'arrêta devant une porte qui devait être la sienne et l'ouvrit, la lionne passa devant elle et entra. Elle devait penser qu'il se débrouillerait très bien tout seul, après tout sa propre chambre n'était pas loin car lorsqu'il voulu la suivre elle avait déjà refermé la porte. Il soupira, déçu de finir une soirée pareille de cette façon mais il la comprenait. Elle l'avait ramassé, ramené... il ne pouvait pas lui demander mieux, elle devait être fatiguée, de plus il l'exaspérait au possible. Pourquoi rester avec un individu pareil ? Durant leur petit périple, il l'avait vu regarder ses pupilles encore dilatées, ses mains tremblantes et il avait vu la pitié, le dégoût. Il aurait dû quitter le couloir, trouver sa chambre et oublier cette fille qui ne s'intéressait absolument pas à lui mais il ne parvenait pas à s'y résoudre.
Sans s'en rendre compte il s'était adossé à la porte puis assis, la tête dans les mains. Narcisse volait doucement autour de lui mais elle lui donnait le tournis et vu son attitude il n'avait pas franchement envie de lui adresser la parole. Elle continuait à le presser de rentrer, impatiente de le voir dormir, en sécurité. Mais il savait qu'elle voulait surtout l'éloigner de l'ange. Pas question.  

Il se releva, se concentra une dernière fois, se vidant de ses forces et passa à travers le bois. C'était censé être facile mais dans l'état où il était il faillit gémir de douleur. Il se retint pourtant, il faisait noir et il était probable qu'elle dorme déjà. Il ne voyait rien et Narcisse qui protestait avec insistance, ne l'avait même pas suivi. Tant pis, elle n'aurait qu'à passer la nuit ailleurs, la fenêtre de leur chambre avait dû rester ouverte de toute façon, elle n'aurait aucun problème à y retourner. Ses yeux commençaient à s'habituer à l'obscurité et il distingua les contours flous d'un lit. Non il n'irait pas jusque là, il imaginait déjà une vive réaction quand elle le verrait là alors il fallait éviter de se faire passer pour un pervers en plus de ça. Il en faisait trop, mais il voulait ce nom, il voulait cette présence. Tout ce qu'il souhaitait c'est que la lionne dorme aussi dans un coin et qu'elle ne le voit pas, il connaissait trop bien les rumeurs sur la vue surdéveloppée des félins. Il se pinça les lèvres afin d'éviter de gémir en se baissant tant ses muscles étaient endoloris et finit par s'appuyer contre la porte. Il entendait le souffle régulier de l'ange qui ne devait pas être loin, il se promit de faire en sorte d'être parti avant qu'elle ne se réveille, quitte à fouiller un peu pour trouver son nom ou le demander à des filles qui ne manqueraient pas de le voir sortir d'ici. Il voyait déjà leurs petits sourires, entendait déjà les chuchotements et l'ange qui venait lui hurler dessus pour avoir sali sa réputation. Mais comme d'habitude il s'en moquait.

Mikhaïl sentit que Narcisse était sortie, il sentait l'air froid de la nuit qui s'engouffrait dans ses ailes, il pouvait presque voir les lumières de la ville à travers elle. Elle était retournée à la chambre, pas encore assez loin pour qu'il en souffre et il l'en remercia, elle ne répondit pas. Il ferma les yeux au bout de quelques minutes et sombra dans un sommeil hanté par le rêve habituel, toujours aussi incompréhensible. Ses plans de réveil échouèrent bien évidemment. Lorsqu'il se réveilla le soleil était déjà haut dans le ciel ...

The End. Suite au prochain épisode !
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L'Ombre et l'Indifférence

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